Guidon Saar a mis sa menace à exécution. Il a annoncé ce soir (lundi) que son parti, Hayamin Hamamla'hti, quittait la coalition d'urgence formée au lendemain du 7 octobre.

Saar a pris cette décision après que la place qu'il réclamait au sein du cabinet de guerre lui a été refusée.

Lors de son allocution ce soir, Saar a déclaré: ''Le but de notre participation au gouvernement d'urgence était d'être mobilisés dans cette guerre la plus importante qu'ait connue Israël. C'est pour cela que je suis entré dans le gouvernement bien que je ne siègeais pas au cabinet de guerre, contrairement à l'accord entre moi et mon ancien partenaire (Benny Gantz, ndlr). J'ai donné la priorité à l'existence même du gouvernement d'urgence. Avec du recul, je pense que je me suis peut-être trompé. Dans le cadre de ma participation au cabinet de sécurité, j'ai pris part à la définition des buts de guerre. J'ai cru et je crois toujours qu'ils sont ambitieux mais atteignables. Et nous n'avons pas d'autre choix. Nos soldats se battent avec bravoure ces derniers mois. Afin d'éliminer la force militaire du Hamas, il fallait entrer dans Rafah plus rapidement. En diminuant la pression militaire nous avons perdu un levier important pour parvenir à un nouvel accord sur les otages. Le fait que la guerre traine en longueur a également aggravé notre situation sur la scène politique internationale''.

 

Saar a ensuite expliqué que le cabinet de sécurité est devenu une structure secondaire, mise à l'écart par le cabinet de guerre. Il a déclaré qu'il n'était pas prêt à assumer la responsabilité d'une politique qu'il ne peut pas influencer.

''Nous n'avons pas rejoint le gouvernement pour occuper un siège. Nous sommes entrés dans ce gouvernement, auquel nous nous opposons, pour aider le peuple d'Israël en ces instants difficiles. Dans de telles circonstances, que les épreuves que traverse le peuple sont si lourdes, au bout de près de 6 mois de combat, il convient de faire entendre une voix claire en dehors du gouvernement et de le contester dans le cadre du débat public sur le sujet de la guerre''.

 

Le parti de Betsalel Smotrich, Hatsionout Hadatit, a déploré la décision de Saar: ''Alors que le front politique doit être uni, Saar choisit une autre voie qui affaiblit nos soldats et la poursuite des combats. Il est vraiment regrettable qu'à nouveau ce soit des considérations politiques qui prennent le dessus chez Saar sur les valeurs et le sens profond, exactement comme dans le gouvernement précédent quand il a siégé avec Mansour Abbas''.