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Propos recueillis par Nissim Barak pour Actualité Juive numéro 1728
Le directeur général d'UN Watch, Hillel Neuer, dénonce les dysfonctionnements de l’UNRWA dont les membres, dans la bande de Gaza, sont impliqués dans les massacres du 7 octobre.
Hillel Neuer, comment expliquez-vous que l'UNRWA qui est montré du doigt par Israël et par votre association UN Watch, accuse, ces derniers jours Israël d'avoir arraché, sous la torture, des aveux de ces mêmes fonctionnaires? Hillel Neuer : L'UNRWA n'a vraiment pas froid aux yeux ! Il faut avoir une forte dose de toupet pour oser accuser Israël de torturer des fonctionnaires de l'UNRWA alors qu'Israël présente au monde les preuves de l'implication de plusieurs de ses fonctionnaires dans les atrocités du 7 octobre. Alors, voici les données : trente à quarante fonctionnaires de l'UNRWA ont réellement participé aux massacres du 7 octobre ; quatre cent cinquante fonctionnaires de l'UNRWA sont membres soit du Hamas soit du Jihad islamique. Et ce sont trois mille enseignants de l'UNRWA qui appartenaient à un groupe « Telegram » ayant loué les massacres du 7 octobre. Accuser Israël des crimes que l'on a soi-même commis, c'est le comble de l'absurde.
Faites-vous confiance à la commission présidée par Catherine Colonna et chargée d'établir les faits sur l'implication des fonctionnaires de l'UNRWA dans les massacres? H.N. : Malheureusement, l'enquête menée par Colonna n'est absolument pas crédible. Le 13 janvier, Catherine Colonna a envoyé sur X ce message à Philippe Lazzarini, le commissaire général controversé de l'UNRWA : « Vous faites un travail incroyable, plus utile que jamais ! ». C’était trois jours après que nous avions révélé l'existence de ce groupe Telegram qui encourage le terrorisme du Hamas… Donc Madame Colonna ne peut être objective à propos de l'action de l'UNRWA. Qui plus est, la France est membre du conseil consultatif de l'UNRWA et Madame Colonna était en charge de ce dossier il y a encore quelques mois, en tant que chef de la diplomatie française…
Supposons que Catherine Colonna parvienne à la conclusion que l'UNRWA était impliquée dans le terrorisme du Hamas, que se passera-t-il? H.N. : Elle se retrouvera alors en conflt d'intérêt puisqu'elle était membre du conseil de l'UNRWA ! Il y a deux semaines, Catherine Colonna a été très claire : « Le mandat de ma commission est de rassurer les donateurs ! » Cela veut tout dire… Et d'ailleurs, elle les a tellement rassurés que la Commission européenne, la Suède et le Canada ont déjà décidé de renouveler leur financement à l'UNRWA…
Mais les États-Unis sont déjà allés beaucoup plus loin contre l'UNRWA sous le mandat de Trump...?! H.N. : Oui. Contrairement à la grande majorité des pays qui vont reprendre leur financement, les États-Unis, eux, paraissent déterminer à cesser le financement à l'UNRWA. Ce changement provient essentiellement des bancs du Congrès et d'une communion d'intérêts ponctuelle, entre démocrates et républicains. Avant, seuls les républicains voulaient « fermer le robinet ». Mais aujourd'hui, les démocrates leur emboîtent le pas. De telle sorte que la Maison-Blanche s'achemine vers un arrêt du fi nancement de l'UNRWA. Et c'est la conséquence des massacres du 7 octobre.
Il y a quelques années, Benyamin Netanyahou disait que l'ONU était en train de changer positivement dans sa relation avec Israël. Pourtant, ces changements se font attendre… H.N. : Je considère qu'il y a deux ONU : l'organisation des États et cela dépend des États si des changements interviennent ou pas, et c'est vrai que les États sont très faibles dans leur soutien à Israël. Et puis, il y a l'ONU des fonctionnaires. Et avec un Antonio Guterres à sa tête, jamais l'ONU n'a été aussi radicale et hostile dans sa relation avec l’État hébreu.
Est-il raisonnable d'envisager une disparition de l'UNRWA? H.N. : La raison d'être de l'UNRWA est de maintenir vivace le rêve du retour des Palestiniens. Et ce qui s'est passé le 7 octobre est l'expression violente et brutale de ce droit au retour des Palestiniens, encouragé par l'UNRWA. C'est le cœur du problème. Alors oui, il faut remplacer l'UNRWA, mais ce ne sera pas aisé car l'organisme est soutenu par l'ensemble du monde occidental. Ce que l'on peut parvenir à faire, c'est exclure l'UNRWA de la bande de Gaza et la remplacer par une autre agence. Israël dispose d'un droit de veto à ce sujet. Il doit l'utiliser !
Propos recueillis par Nissim Barak pour Actualité Juive numéro 1728