Il a exprimé son opposition à un tel processus et a même déclaré: ''Si nous sommes forcés de nous enrôler alors nous quitterons Israël''.
Des propos qui ne sont pas passés inaperçus et qui ont suscité de vives réactions de la part de toute la classe politique.
Le parti du ministre Smotrich, Hatsionout Hadatit, a publié un communiqué dans lequel il affirme que ''servir dans Tsahal est une grande mitsva! Nous sommes reconnaissants d'avoir le mérite de servir le peuple d'Israël et d'étudier la Torah. Après 2000 ans d'exil, nous n'abandonnerons jamais notre terre. Le public qui est prêt à payer de sa vie pour Eretz Israël ne renoncera jamais à sa terre, sous aucun prétexte''.
Le parti Otsma Yehoudit, du ministre Ben Gvir, a également réagi: ''Servir au sein de Tsahal est un immense mérite de pouvoir nous défendre sur notre terre, une grande mitsva. Dans l'armée du Roi David servait des gens pieux et érudits. Nous ne croyons pas dans la coercition pour l'enrôlement du public orthodoxe. Les choses doivent se faire dans la compréhension et l'amour. Nous pouvons résoudre ce différend de manière concertée à travers un enrôlement dans la police ou dans la garde nationale. Nous n'abandonnerons jamais notre terre sainte''.
Le ministre Benny Gantz a lui aussi critiqué les propos du Grand Rabbin: ''Après 2000 ans d'exil, nous sommes revenus sur notre terre. Nous nous battrons pour elle et nous ne l'abandonnerons jamais. Les propos du Rav Yossef sont une atteinte à l'Etat et à la société israélienne. Nous devons tous prendre part au mérite sacré de servir et de nous battre pour notre Etat, surtout en ces moments difficiles. Y compris nos frères orthodoxes''.
Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a sévèrement condamné le Rav Yossef: ''Les propos du Rav Yossef sont une honte et une atteinte aux combattants de Tsahal qui donnent leur vie pour défendre l'Etat. Le Rav Yossef en tant que fonctionnaire reçoit son salaire de l'Etat. Il ne peut pas menacer l'Etat. Ceux qui désertent Tsahal ne recevront pas un shekel de l'Etat d'Israël''.
Les partis orthodoxes, Shass et Yahadout Hatorah, ont, en revanche, pris la défense du Rav Itshak Yossef. Le parti d'Arié Derhy a rappelé à l'ordre Yaïr Lapid dans sa manière de s'adresser au Grand Rabbin: ''Vous n'avez pas à parler avec mépris du Grand Rabbin qui a exprimé une opinion claire sur le mérite important de ceux qui en étudiant la Torah défendent la terre. Vous qui avez, par votre silence, soutenu les appels à ne plus servir émanant des organismes contre la réforme judiciaire, vous n'avez aucun droit de nous faire la leçon''.
La faction Deguel Hatorah a déclaré: ''Le Rishon Letsion Rav Itshak Yossef a raison. Nous n'avons aucun droit d'exister en tant que peuple en Eretz Israël, sans ceux qui étudient la Torah nuit et jour. C'est la Torah et ceux qui l'étudient qui nous ont maintenus pendant des milliers d'années d'exil et de malheurs dont nous avons été victimes, et grâce à Dieu qui nous ont permis de survivre et de revenir sur notre terre''.
Selon le journaliste orthodoxe Ishay Cohen: ''Ces propos sont voulus. La position du Rishon Letsion Rav Itshak Yossef n'est pas considérée comme extrême au sein du monde orthodoxe. C'est même la position dominante. Elle a été énoncée publiquement volontairement pour exprimer de manière claire et sans équivoque l'opposition à l'enrôlement des étudiants de yeshivot. C'est de ce constat que part le débat sur la question. A priori cela aboutira sur la suspension des subventions aux yeshivot mais pas sur l'enrôlement des orthodoxes à l'armée''.