Il y a évoqué la situation à Gaza et ses réticences face à une action de l'armée israélienne à Rafah.
''Israël ne peut pas tuer encore 30000 Palestiniens supplémentaires dans le but de pourchasser le Hamas'', a affirmé le Président américain, reprenant à son compte les chiffres du Hamas.
Il a attaqué Netanyahou en estimant que celui-ci ne fournissait pas suffisamment d'efforts pour épargner les populations civiles de Gaza: ''Il cause plus de tort que de bien à Israël. Il existe d'autres manières de faire face au traumatisme engendré par le Hamas. Israël a le droit de se défendre et de continuer à attaquer le Hamas mais il doit prendre garde aux vies des innoncents qui sont perdues en conséquence de ces actions''.
Biden a raconté que lorsqu'il était venu en Israël au mois d'octobre, juste après le début de la guerre, il a mis en garde le cabinet de guerre de ''ne pas faire les erreurs qu'ont fait les Etats-Unis'' après le 11 septembre. ''Les Etats-Unis ont commis une erreur. Nous avons pourchassé Oussama Ben Laden et nous l'avons eu mais nous n'aurions pas dû entrer en Irak et en Afghanistan. Cela n'était pas indispensable''.
Sur la question d'éventuelles ''lignes rouges'' que les Etats-Unis imposeraient à Israël, le Président américain a donné une réponse ambigüe. Il a précisé qu'une opération militaire dans Rafah constituait une ''ligne rouge'' mais il a ajouté: ''Je n'abandonnerai jamais Israël, sa défense est critique, donc il n'y a pas de lignes rouges au-delà desquelles je cesserai de fournir des armes à Israël ou qu'il n'aura plus le Dôme de fer pour se défendre, mais il y a des lignes rouges''.
Cette réponse fait écho aux propos de sa vice-présidente, Kamala Harris, qui a affirmé hier (samedi) que les Etats-Unis ne cesseront pas leurs livraisons d'armes à Israël car ''il faut distinguer entre le gouvernement et les citoyens d'Israël qui ont le droit d'être défendus''.
Le Président Biden a, par ailleurs, exprimé son souhait de revenir en Israël dans les prochains temps, cette fois pour parler devant la Knesset et expliquer son point de vue au peuple israélien.
Vendredi après son discours sur ''l'état de l'union'', dans lequel il a reproché à Israël de ne pas suffisamment favoriser la livraison d'aide humanitaire à Gaza, Biden a été enregistré à son insu en train de dire à des sénateurs: ''J'ai dit à Bibi qu'il fallait que l'on ait une discussion sérieuse'', en sous-entendant qu'il allait lui faire comprendre quelles sont ses exigences et qu'il comptait bien se faire entendre.
Concernant le port provisoire à Gaza dont Biden a annoncé la construction, les matériaux sont déjà en route pour Gaza, et le Président américain a affirmé qu'il s'attendait à ce que l'armée israélienne sécurise ces livraisons maritimes.
Dans une interview sur la NBC, l'ancien Premier ministre, Naftali Bennett, a balayé les reproches de Biden au sujet de l'aide humanitaire: ''Le problème n'est pas le manque de nourriture à Gaza mais le fait que le Hamas vole la nourriture qui entre et la revend au marché noir à un prix 10 fois plus important, et donc la nourriture n'arrive pas aux pauvres qui ne peuvent pas se permettre de payer aussi cher''.