Le Dr Carmit Keller Halamish et Noga Berger, les rédactrices du rapport, rappellent: ''La manière dont les blessures ont été infligées et dont les actes ont été mis en scène visaient à intensifier leur impact sur les victimes elles-mêmes et sur leur entourage qui n'a pas réussi à les empêcher. Alors que la cicatrice dans nos coeurs refuse de guérir, que les âmes de nos soeurs et de nos frères crient du fond de la terre, une grande partie de ceux que nous pensions être nos partenaires se taisent ou nient les horreurs. C'est pour cela que nous appelons à faire entendre la voix des victimes et à ne pas laisser leurs cris s'évaporer''.
Les détails qui suivent contiennent des descriptions choquantes
Le rapport décrit la manière méthodique et sadique avec laquelle les terroristes du Hamas ont utilisé le viol et les violences sexuelles pour semer encore davantage la terreur et humilier les victimes israéliennes. Ces pratiques ont eu lieu dans tous les endroits où les terroristes sont allés: du festival Nova aux kibboutzim en passant par les bases militaires de Tsahal. Ces violences se poursuivent, jusqu'à aujourd'hui, contre les otages détenus en ce moment par le Hamas dans la Bande de Gaza.
''La plupart des viols ont été des viols collectifs. Souvent, le viol était commis devant le conjoint, les membres de la famille ou des amis, afin d'augmenter encore la douleur et le désespoir des personnes présentes et semer encore plus la terreur. Les violences étaient dirigées contre les femmes, les jeunes filles mais aussi les hommes et les enfants. Dans la plupart des cas, les victimes ont été exécutées après ou pendant le viol'', peut-on lire dans le rapport.
Les agressions étaient perpétrées sous la menace d'une arme. Les organes génitaux des femmes mais aussi des hommes ont été mutilés, des corps ont été piégés.
Les témoignages de l'attaque au festival Nova permettent de conclure que les terroristes ont poursuivi leurs proies féminines qui tentaient de s'enfuir: ils les tiraient par les cheveux et les agressaient sexuellement devant tout le monde. Elles ont, pour la plupart, été exécutées ensuite.
Les détails les plus durs de ces violences contenus dans le rapport n'ont pas été publiés pour des raisons éthiques.
Ce rapport a été rédigé sur la base de plusieurs sources: les témoignages directs, qui sont arrivés au fur et à mesure, les témoignages de personnes qui ont assisté à ces agressions ou qui ont entendu les cris des femmes agressées, les témoignages des secouristes et du personnel qui s'est occupé des corps mais aussi les anciens otages qui ont raconté les conditions de captivité et les agressions que subissent les otages.
Ainsi, par exemple, Noam Mark, membre du groupe de sécurité du kibboutz Reïm, raconte avoir trouvé dans une maison du kibboutz, trois corps de jeunes femmes qui étaient au festival Nova. Elles étaient nues avec des signes évidents de violences sexuelles particulièrement atroces.
Les autorités israéliennes soulignent que les données regroupées dans le rapport sont certainement encore loin de refléter la réalité complète. En effet, une grande partie des victimes de ces violences sexuelles ont été assassinées et certaines agressions ne seront certainement jamais sues. Par ailleurs, la honte qui entoure ce type d'agressions, encore davantage lorsqu'elles concernent des hommes, rend la parole difficile, beaucoup n'osent pas raconter. Il se pourrait, de la même manière, que certains secouristes n'aient pas non plus oser raconter tout ce qu'ils ont vu, bloqués par ce sentiment de honte.
Ces agressions sexuelles méthodiques perpétrées par les terroristes du Hamas ont touché plusieurs cercles au-delà des victimes elles-mêmes: leurs proches et amis qui ont été contraints d'assister aux agressions, les témoins visuels et auditifs, les secouristes, le personnel qui s'est occupé des corps, les proches des victimes qui n'étaient pas présents lors de l'attaque, les otages libérés qui ont été témoins d'actes de tortures sexuelles en captivité.
Ce rapport, traduit en anglais, et qui sera présenté à l'ONU est le premier rapport officiel depuis le 7 octobre sur ce sujet. Il prouve incontestablement que ces violences sexuelles n'étaient pas sporadiques mais constituaient réellement une stratégie de tortures sexuelles méthodiques, volontaires et extrêmement cruelles.
Orit Soliziano, la directrice du syndicat des centres d'aide aux victimes qui a centralisé les témoignages, affirme: ''Ce rapport ne laisse aucune place au négationnisme ou au doute. L'organisation terroriste du Hamas a choisi de porter atteinte à l'Etat d'Israël à travers deux stratégies claires: le kidnapping de civils et des crimes sexuels sadiques. Nous ne pouvons pas nous taire, nous attendons des organisations internationales une prise de position claire, il est impossible de rester les bras croisés. Ceux qui choisiront de se taire, de faire taire ou de nier les crimes sexuels commis par les terroristes du Hamas, seront jugés par l'histoire''.