Politique

Levée de boucliers dans la classe politique israélienne après une interview de Ben Gvir au Wall Street Journal

3 minutes
4 février 2024

ParIsraJ

Levée de boucliers dans la classe politique israélienne après une interview de Ben Gvir au Wall Street Journal
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale, a accordé une interview au Wall Street Journal, dans laquelle il ne mâche pas ses mots contre le Président américain.

Selon le ministre: ''Au lieu de nous donner son total soutien, Biden se préoccupe de faire passer de l'aide humanitaire et de l'essence pour Gaza qui arrivent au Hamas''.

Ben Gvir a renchéri en affirmant que si Trump était Président, la situation serait différente. Une remarque qui résonne particulièrement alors que les Etats-Unis sont en plein année électorale.

Par ailleurs, le chef du parti Otsma Yehoudit est revenu sur l'idée d'encourager une émigration volontaire de la population gazaouie: ''Il faut encourager les habitants de Gaza à émigrer de leur plein gré dans d'autres pays dans le monde, en leur octroyant, notamment, des avantages économiques. C'est la mesure la plus humanitaire à mettre en oeuvre''. Il a affirmé que de nombreux Palestiniens sont prêts à partir. ''Un congrès international pourrait aider à trouver des Etats qui seraient volontaires pour accueillir les réfugiés palestiniens''.

 

Cette interview et surtout l'attaque contre le Président américain a suscité des remous au sein de la classe politique israélienne.

Le député et chef du parti Shass, Arié Derhy, s'est fendu d'un post de remerciement envers Joe Biden sur son compte X, en guise de réaction: ''Merci Monsieur le Président Joe Biden. Le peuple d'Israël se souviendra toujours de vous comme d'un Président qui s'est tenu aux côtés d'Israël dans une de ses heures les plus difficiles. Vous et les Etats-Unis êtes un royaume de grâce. Entre amis, il peut y avoir des divergences d'opinion. Vous payez un prix politique fort pour nous aider et nous vous en serons toujours reconnaissants. Que Dieu vous garde et protège les Etats-Unis''.

Les propos de Ben Gvir ont aussi fait réagir le ministre Benny Gantz: ''Nous pouvons avoir des divergences, même avec notre plus grand et notre plus important allié, mais elles doivent se partager dans les forums appropriés et pas sous la forme de propos irresponsables dans la presse. Le Premier ministre doit rappeler à l'ordre son ministre de la Sécurité intérieure, qui cause d'immenses dommages aux relations extérieures d'Israël''.


Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, n'a pas non plus apprécié la sortie de Ben Gvir: ''L'interview qu'a donnée Ben Gvir au Wall Street Journal porte atteinte directement au statut international d'Israël, porte atteinte directement à l'effort de guerre, nuit à la sécurité d'Israël et surtout prouve qu'il ne comprend rien aux relations étrangères. Je demanderais bien au Premier ministre de le rappeler à l'ordre, mais Netanyahou n'a aucun pouvoir sur les extrémistes de sa coalition''.

Pour Merav Mihaeli, la cheffe du parti Avoda: ''Ce que Netanyahou a fait contre Obama et contre Biden sous couvert de leadership, Ben Gvir le fait sous couvert de comportement enfantin. Dans les deux cas, il s'agit encore d'une contribution au désastre que Netanyahou a créé et continue de créer pour Israël depuis que lui et Ben Gvir incitaient à la haine contre Rabin et jusqu'à aujourd'hui, quand ils incitent à la haine contre Biden''.