Vie politique

Herzog à la Knesset : “Puissions-nous seulement être dignes”

4 minutes
24 janvier 2024

ParIsraJ

Herzog à la Knesset : “Puissions-nous seulement être dignes”
Photo: Haïm Zach GPO

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

La séance spéciale organisée cette année pour marquer le 75e anniversaire de la Knesset était totalement tournée vers la guerre que mène Israël contre des ennemis cruels et implacables.

Dans son discours, le président du parlement israélien, Amir Ohana (Likoud) a déclaré d’emblée : « Ce n’est pas un joyeux anniversaire. C’est une période difficile pour le peuple d’Israël qui vit l’un de ses moments les plus durs, car il lutte pour son droit à la vie et à la sécurité, à la paix et à la tranquillité ».

Il a ensuite évoqué la mort tragique de 24 combattants de Tsahal, qui avait frappé de douleur toute la population. Il a ensuite cité les noms de tous ces soldats, ‘chacun représentant un monde entier’. Il a ajouté : « Vingt-quatre vies perdues en une journée, qui racontent l’histoire particulière de l’État pour la renaissance duquel elles sont tombées ». Il a ensuite demandé à toute l’assistance de se lever et d’observer une minute de silence en leur mémoire.

Le président Herzog, qui est monté ensuite à la tribune, a lui aussi évoqué ce drame qui a frappé Israël, en soulignant qu’à un moment ou à un autre, chacun retrouvait un nom connu et se sentait encore plus affligé.

« D’ici, nous embrassons leurs familles et prions en silence en disant : puissions-nous seulement être dignes », a poursuivi Herzog. « Tel est le message que nous laissent les meilleurs de nos fils et de nos filles qui se tournent vers nous, dans les moments les plus difficiles, à l’entrée du champ de bataille, dans les lettres qu’ils ont écrites, nous exhortant de vivre. C’est une autre vie. Une vie différente de celle que nous avons vécue jusqu’au 7 octobre. Et je souhaite, et je prie, et je demande : Puissions-nous seulement être dignes ».

Se tournant ensuite vers les députés, il a affirmé que ‘l’unité n’était pas l’uniformité », rappelant : « L’unité ne signifie pas qu’il faut cesser les discussions et les débats qui touchent à l’existence fondamentale de l’État, de la société israélienne et de la démocratie … ».

Herzog a ensuite laissé la place au Premier ministre Binyamin Netanyahou, qui a bien entendu parlé de la guerre : « L’État d’Israël est confronté à des guerres et à des épreuves. Nous nous tiendrons ensemble et nous gagnerons, si Dieu le veut. Nous prouvons chaque jour à nos ennemis qu’ils se sont trompés. Ils croyaient que nous allions nous séparer de tout ce qui nous était cher. Ils se berçaient d’illusions en pensant qu’Israël était faible. C’est exactement le contraire qui s’est produit. Nous avons été très touchés le 7 octobre, mais nous nous sommes vite remis sur pied. C’est une guerre pour notre foyer national. Elle doit se terminer par l’éradication   du mal de ces nouveaux nazis. Quiconque a attaqué, violé et assassiné a  attiré sur lui sa destruction qui sera sans précédent ».

Netanyahou a poursuivi : « Nous avons défini les objectifs de la guerre : renverser le régime du Hamas et ramener chez eux tous ceux qui ont été enlevés. Il n’y a pas et il n’y aura pas de compromis puisqu’il s’agit d’assurer notre existence et notre avenir pour les générations à venir. … J’ai dit aux dirigeants du monde que si, à Dieu ne plaise, Israël ne gagne pas, ils seraient les prochains. Je leur ai dit que notre guerre était leur guerre, et que notre victoire serait leur victoire ».

En conclusion, il a déclaré : « Nous nous battrons contre nos attaquants et donnerons ainsi de l’espoir à toute l’humanité. … Demain, les membres du kibboutz Kerem Shalom planteront des arbres à la mémoire de ceux qui sont tombés en défendant la communauté à Sim’hat Torah, et exprimeront la victoire de nos vies sur la culture de la mort de nos ennemis. C’est une grande victoire, elle sera complète, elle sera absolue. Joyeuses fêtes à l’État d’Israël, à nos commandants et à nos soldats. Bonne fête à la Knesset d’Israël".

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, s’est montré très critique dans son discours, déclarant notamment : « Cela fait soixante ans que je vis dans ce pays. La situation n’a jamais été aussi triste ». Il a ajouté : « Les gens se promènent le cœur brisé. Le cœur se brise tous les jours, pour les otages, pour les combattants qui sont tués, pour les familles. Les gens se disent : « Comment en sommes-nous arrivés là ? »