Yaïr Lapid, le chef de l'opposition, martèle depuis plusieurs semaines que des élections sont indispensables au bon déroulement de la guerre, pour assurer le retour des otages et la victoire sur le Hamas.
D'après lui, après le drame du 7 octobre, le gouvernement doit redemander la confiance du peuple.

 

Aujourd'hui (lundi), lors de la réunion de sa faction parlementaire à la Knesset, Lapid a déclaré: ''Au lieu de se disputer en temps de guerre, au lieu de faire de la petite politique, j'ai une proposition pour Binyamin Netanyahou: asseyons-nous, vous et moi, le Premier ministre et le chef de l'opposition, et décidons d'une date pour les élections. Après la plus grande catastrophe de l'histoire du pays, le gouvernement doit recueillir à nouveau la confiance du public, la confiance des services de sécurité, il doit avoir un programme pour 'le jour d'après'''.

Puis s'adressant à Netanyahou: ''Monsieur Netanyahou, faisons l'économie des petites querelles politiques pour le peuple d'Israël et l'Etat d'Israël. Décidons d'une date pour les élections et des règles du jeu. Nous déciderons entre nous comment gérer cela pour que cela ne nuise pas à l'effort de guerre. Je suis prêt à étudier toute proposition raisonnable. Nous débattrons, nous déciderons d'une date, évitons ces querelles alors que nos soldats se battent à Gaza, que des centaines de milliers de personnes ont été évacuées de chez elles et que les otages sont toujours dans les tunnels de Gaza''.

Et d'ajouter: ''De toute façon, cela finira par arriver soit par une motion de censure constructive soit en mobilisant une majorité pour dissoudre la Knesset. Cela prendra encore un mois, encore deux mois, cela finira par arriver. Il y a suffisamment de gens dans votre coalition qui n'en peuvent plus. Israël a besoin de changement mais il est possible de le faire sans déchirer le peuple. Le moment est venu pour les dirigeants politiques de montrer l'exemple et de montrer que l'on peut faire autrement, par une décision commune des deux parties de la maison''.

 

De plus en plus de manifestations, composées de quelques centaines de personnes, réclament des élections ''maintenant''. Un forum intitulé ''Tikoun 2024'' (Réparation 2024) a été créé par des réservistes de différents horizons politiques pour réclamer la tenue d'élections au plus vite.

Ce matin, une manifestation a été dispersée par la police devant la Knesset car les participants bloquaient l'accès au Parlement.

Lors de la conférence de presse qu'il a donnée samedi soir dernier, le Premier ministre Netanyahou, a rejeté l'idée d'élections anticipées. Pour lui, cela contribuerait à affaiblir le pays en le divisant tout au long d'une campagne électorale superflue.

Aujourd'hui, à la Knesset, Avigdor Liberman, le chef du parti Israël Beitenou, tout en critiquant la politique du Premier ministre, s'est dit contre la tenue d'élections tout de suite. ''Nous avons besoin d'unité. L'Etat d'Israël a besoin d'unité et des élections sont clivantes. Entrer maintenant dans 90 jours de guerre entre Juifs, d'invectives, d'accusations réciproques, ce n'est vraiment pas le moment'', a déclaré Liberman.

Il a ajouté: ''Je ne vois pas comment, sur le plan pratique, on peut organiser des élections maintenant. 200000 réservistes sont à Gaza, qui va aller à Khan Younès pour compter les voix? Comment vont voter les habitants de Sdérot et de Kiryat Shmona? Je prends aussi en compte le fait que Gantz et Eizenkott sont au gouvernement et donc des élections maintenant ne sont pas réalistes''.