C'est le cas d'abord de l'ancien Premier ministre et ancien Chef d'Etat-major, Ehud Barak, et du forum 555. Ce forum, créé en 2020, a commencé ses activités par l’envoi d’une lettre au Président de l’époque, Reuven Rivlin, lui demandant de ne pas donner le mandat pour former le gouvernement à Netanyahou. Notons que la plupart des noms qui figuraient sur cette lettre sont ceux qui ont appelé au refus de servir pendant les mois de la protestation contre la réforme judiciaire.
Dans une vidéo publiée le 3 décembre dernier, Ehud Barak est interrogé par Guy Poran, un des leaders du forum 555. Ce dernier lui demande comment il envisage le retour de la protestation contre le gouvernement à l'heure actuelle. Barak répond: ''Un mouvement de protestation n'est pas une chose facile. Il est authentique et grandit de l'intérieur. C'est pourquoi, il faut faire preuve de patience, mais je suis sûr qu'il survivra''. Ehud Barak dévoile alors sur qui il pense que ce mouvement doit s'appuyer pour repartir: ''Le véritable noyau de la colère, devant lequel on ne peut rien dire, sont les familles des personnes assassinées et les communautés déplacées''.
Poran lui demande alors s'il pense que le grand mouvement de protestation doit recruter ouvertement des familles d'otages dans le cadre du QG des familles dirigé par Ronen Tsur, conseiller en communication et grand opposant à Binyamin Netanyahou et quel est le calendrier pour la reprise de cette protestation. Barak répond: ''Cela viendra comme un printemps qui se lève, mais cela prendra du temps. Une des raisons pour lesquelles ce n'est pas encore arrivé est parce que, dans une certaine mesure, Netanyahou a réussi à créer une atmosphère que pour le moment on tire et qu'il ne faut pas agir contre lui quand on tire, ce qui n'est pas vraiment exact. Nous devons affirmer que le public doit agir en temps de guerre, pas seulement parce que c'est important, mais parce qu'il s'agit quasiment d'une obligation''.
Ehud Barak dessine la forme que devra prendre cette nouvelle protestation: elle ne devra pas être identifiée avec celle contre la réforme judiciaire même si ce sont les mêmes personnes qui l'organisent et qui y participeront: ''Je pense que la majorité du public était avec nous mais certains se sont mis en retrait. Il ne faut pas utiliser les insignes du mouvement de protestation (contre la réforme judiciaire, ndlr): pas de drapeaux noirs, pas de T-shirts A'him Laneshek, ni mettre les mêmes personnalités en avant: ni moi, ni Shikma, ni Boogi (Moshé Yaalon, ndlr), ni Haloutz. Ce seront les mêmes personnes mais elles viendront pour une toute autre raison''.
Pendant ce temps, une autre personnalité de gauche se place sur la ligne de départ pour relancer la lutte contre le gouvernement en place, et peu importe si le pays est en guerre, il s'agit de Yaïr Golan. L'ancien député et vice-chef d'Etat major a tenu des propos grossiers vis-à-vis du Premier ministre et des ministres actuels et a appelé à un ''siège de la Knesset'' pour les faire tomber.

Pendant un ''zoom'' avec des militants, Golan a déclaré: ''Nous sommes obligés de faire tomber ce gouvernement. Nous devons assiéger la Knesset, un quart de million de personnes, un demi-million de personnes, un million de personnes. Nous devons paralyser ce pays. Nous devons renvoyer chez lui ce personnage méprisable qui fait office de Premier ministre. Nous devons renvoyer tous ses ministres obscurs, ces ministres idiots et misérables, les renvoyer tout de suite chez eux''.
Dans ce contexte, une lettre prétendant être l'émanation de tous les combattants de l'unité 669 a été publiée demandant à Netanyahou de ne pas venir leur rendre visite. Ils disent qu'ils refusent de le rencontrer et lui conseillent de s'abstenir de faire des visites qu'ils qualifient de ''politiques'' auprès des soldats et de se concentrer sur la gestion de ''la plus grande crise'' qu'ait connue le pays.
Comme un air de déjà vu... une lettre de soldats qui prétendent représenter toute leur unité et qui dénigrent le Premier ministre et le gouvernement mais très rapidement, de nombreux membres de la même unité ont fait savoir qu'ils n'avaient jamais été contactés pour signer cette lettre dont ils ne partagent absolument pas le contenu.