Société

« Ne nous présentez pas comme des opposants à la libération des otages »

3 minutes
27 novembre 2023

ParIsraJ

« Ne nous présentez pas comme des opposants à la libération des otages »

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Le maire de Kiriat Arba, Eliahou Livman, a accordé une interview à un journaliste de la chaîne israélienne Kan. Au cours de l'entretien, il a parlé de son fils Elyakim, enlevé à Gaza le 7 octobre dernier. Le jeune homme, qui doit fêter ses 24 ans, assurait la sécurité du festival de Reïm, où s’étaient rassemblés des milliers de jeunes pour danser et se divertir. Malheureusement, des terroristes du Hamas sont arrivés et ont massacré 364 d’entre eux. Plus de 200 autres ont été blessés et 40 ont été enlevés.

Eliahou Livman a cru d’abord que son fils était parmi les victimes. Mais plus tard, il a été informé qu’il avait été kidnappé et qu’il se trouvait parmi les otages retenus par l’organisation terroriste dans la bande de Gaza.

Ces derniers jours, suite à une transaction avec le Hamas, menée sous les auspices de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis, une vingtaine d’otages ont été relâchés et d’autres devraient recouvrer la liberté. En échange, Israël a permis de faire sortir de prison de nombreux terroristes palestiniens.

Eliahou Livman salue bien entendu le retour des otages israéliens qui ont vécu l’enfer de la captivité et se dit très ému par les images diffusées par les médias. Mais lorsqu’il évoque l’accord conclu entre Israël et le Hamas, il n’hésite pas à affirmer qu’il y est opposé. Il est évidemment déchiré entre le désir de voir son fils rentrer à la maison et la conviction que l’accord conclu est une grave erreur. Terrible dilemme !

« Ne nous présentez pas comme des opposants à la libération des otages », demande-t-il, expliquant ses réticences. Evoquant l’affaire Shalit, soldat enlevé à Gaza en juin 2006 et libéré en échange de centaines de terroristes en octobre 2011, il a déclaré : « Nous avons toujours dit, au fil des années, … que nous menons ici une guerre de survie contre des gens qui veulent nous jeter à la mer… Cela est déjà arrivé par le passé et nous n’en tirons pas les leçons… Je suis de tout cœur avec eux (les familles des otages libérés), je souhaite comme eux que tous les enfants rentrent rapidement chez eux ».

Il a ajouté qu’on était toutefois en droit de se demander comment il était possible de sauver, d’une main, un certain nombre d’otages alors que, de l’autre, on mettait en danger des personnes qui risquaient d’être assassinées. Pour Livman, « cela convenait aux Juifs en exil, qui n’avaient ni Etat ni armée, qui n’avaient aucun contrôle sur la situation. Cela ne convient pas à l’Etat d’Israël après 75 ans d’existence ! »