GLAIVES DE FER
18e jour

JÉRUSALEM, le 24.10.2023

J’aurais aimé trouver les mots en réponse à ce chaos
Un sens à ce massacre
A ces questions en boucle
Je ne trouve ni réponse ni repos
A ce glaive planté dans le cœur

Se trouve-t-il des mots ?
A l’effroyable barbarie
La terreur qui ébranle le sol sous nos pas
S’empare de nos êtres
Et résonne aux fins fonds de nos entrailles,
Écho tragique
Qui nous soulève de rage
Comment ont-ils osé ?!

Y aura-t-il des mots
Autres que “plus jamais”
Pour nos meurtrissures ravivées du bûcher
L’espace d’un instant infiniment long
Cauchemar infinissable

Douleurs et lamentations surgissent d’un passé proche,
Omniprésent
Incinéré, commémoré…

Que ne s’est-on évertué à sanctifier le souvenir
Et chasser nos vieux démons,
Proclamer l’ignominie commise envers notre peuple Eternel
Nos frères haïs, exterminés
Par nos ennemis
A tous les âges, toutes les générations

Nous avons recueilli les mots
Minces et précieux témoignages
Garants de nos mémoires
Hissé l’Etoile de David
Et investi notre terre sacrée

Sacrés nous !
Si humanistes et préoccupés
A embellir le monde
Et nous proclamer souverains
Encore si pétris d’exil
Courtisans des Nations
Israël rafle toutes les médailles
Mais jamais assez, jamais assez …

Assez ! Cela suffit
Combien de sang, de larmes et de souffrances ?!
Nos morts les réjouissent
Tous autant qu’ils sont
La même joie macabre et jubilante
De ceux qui veulent notre peau, notre place
Sanguinaires comploteurs et jaloux de toujours
Innombrables et insatiables
Impuissants devant notre Espérance

Et s’il fallait des mots
Pour panser nos indicibles maux,
Et si l’on pouvait
Se redresser avec une épée plantée dans le cœur
Soudés dans la peine et dans la certitude de n’être qu’uns
Nous te faisons place Éternel
Roi de l’univers
Invoquons ta clémence et la Délivrance
Sois sûr de notre Foi
Et de notre triomphe
Nous t’offrons ces mots-là
Chema Israël Hachem Elokeinou
Hachem Ehad

 

 

Alexandra Levy Bennaim