Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.
Depuis le 7 octobre, les politiques ont dû, les uns après les autres, reconnaitre publiquement leur responsabilité dans les graves défaillances qui ont conduit aux massacres du Hamas. Les cadres des forces de sécurité et de renseignements aussi ont fait leur mea culpa. Tous rappelant que le temps est au combat jusqu'à la victoire avant d'enquêter en profondeur sur cet échec aux conséquences catastrophiques.
Un autre acteur a été pointé du doigt cette semaine: la Cour suprême animée par la conception d'Aharon Barak selon laquelle tout peut être jugé, y compris les stratégies militaires, y compris en temps de guerre. Maitre Ouri Korev, ancien avocat au Parquet, a dénoncé la responsabilité du système judiciaire dans plusieurs interviews qu'il a accordées aux médias. Il a affirmé que lui-même était un partisan de la conception qui a conduit à ce samedi noir et que désormais, il a revu ses positions: ''Il y a l'ancien monde et le nouveau monde désormais''.
Sur le plateau de la chaine 11, Me Ouri Korev explique: ''Des organisations comme Yesh Din ont porté plainte devant la Cour suprême sur les consignes d'ouverture de feu concernant les Gazaouis qui s'approchaient de la frontière (en 2018, ndlr). Tsahal a alors été obligé de répondre en expliquant comment les soldats tirent, quand ils tirent, etc. Le débat devant la Cour portait sur la question de savoir si ces manifestations à la frontière, qui comportaient la pose d'explosifs, de mines, des tirs sur les soldats, devaient être considérées comme des troubles à l'ordre public ou comme des actes de combat. Tsahal, sous la pression de plusieurs acteurs, a répondu qu'elle voyait ces manifestations comme des troubles à l'ordre public et par conséquent les tirs à balles réelles ne seraient utilisés qu'en absolu dernier recours. Et même dans ce cas, les tirs ne sont dirigés que sur le principal fauteur de troubles et dans les jambes''. Suite à cette réponse de Tsahal, la plainte a été rejetée, elle n'avait plus de raison d'être.
Me Korev tient à mettre en avant le fait que c'est la pression juridique qui a aussi été à l'origine de certaines décisions de l'échelon militaire qui se sont avérées inadaptées le 7 octobre, lorsque le pays a basculé dans ''le monde d'après'', comme le souligne Ouri Korev.
Dans le même ordre d'idées, l'organisation ''Médecins pour les droits de l'homme'' a déposé cette semaine une plainte devant la Cour suprême contre l'instruction donnée par Tsahal aux hôpitaux du nord de la Bande de Gaza d'évacuer les lieux.
Le juge Ouzi Folgman a rejeté la plainte estimant qu'elle n'avait pas de base juridique.