Nous pensions avoir versé toutes les larmes de notre corps dans les jours qui ont suivi avec les révélations des horreurs et les témoignages insoutenables. Et pourtant, nous pleurons encore, soir après soir en voyant les photos de Aviv et sa sœur Raz, de Yali, des petites jumelles Emma et Yuli, de Abigail, d’ Ariel, et du tout petit bebe Kfir, et tant d’autres encore.
Il y a maintenant 15 jours que ce drame sans précédent s’est produit. 15 jours pendant lesquels les mêmes paroles de menace ont été répétées à foison par nos dirigeants, 15 jours de postures, 15 jours de souffrance infinie pour les familles des victimes et des otages, 15 jours de supplice pour les otages. Et chaque jour, d’autres dirigeants, d’autres experts occupent les ondes pour rationaliser notre non-action.
Il faut que nous comprenions tous que le temps qui passe ne joue pas en notre faveur, que le temps n’est pas notre ami.
- Chaque jour qui passe voit l’opinion publique internationale se retourner contre Israël avec une accélération exponentielle. De quelques excités isolés les premiers jours, on en est aujourd’hui à des centaines de milliers d’antisémites dans les rues des grandes villes du monde. Leur discours est de plus en plus violent. Beaucoup de politiciens ne manqueront pas de s’en accommoder.
- Le temps qui passe n’augmente pas les chances de survie de nos otages. Imaginez le sort de nos jeunes filles, de nos soldats, de nos personnes âgées, de nos tout petits enfants aux mains des bourreaux du Hamas. Rappelez vous ce qu’ils ont fait à Beery, à Kfar Aza, etc.. C’est tragique à dire, mais je pense qu’au contraire, plus vite on agira, mieux ce sera pour nos chers otages.
- Hamas joue la montre d’une manière cynique, sadique. En relâchant 2 otages chaque semaine, ils se donnent 6 mois de répit pendant lesquels la « communauté internationale » presse Israël de ne pas lancer d’opération majeure.
- Hamas sait qu’Israël ne pourra jamais se permettre de garder 360.000 soldats sous les drapeaux pendant des mois. Imaginez l’effet dévastateur sur le moral de la nation si Tsahal démobilise ne serait ce qu’un tout petit nombre de soldats avant même d’avoir fait bouger le moindre tank.
- Maintenant que les camions entrent dans Gaza sans subir la moindre inspection, chaque jour qui passe permet au Hamas de renouveler, ou même d’améliorer son arsenal. Veut-on vraiment cela ? Et en plus chaque camion qui entre dans Gaza réduit considérablement la pression sur Hamas de faire la moindre concession, y compris sur les otages.
- Si après le 7 Octobre, on a pu croire que les frappes aériennes allaient émousser les capacités offensives du Hamas, depuis quelques jours on constate une reprise croissante des lancements de roquettes. On est en situation de rendement décroissant : d’avantages de frappes aériennes « chirurgicales » n’améliorent rien pour Israël. Un changement de paradigme est nécessaire : on passe aux frappes massives (« carpet bombing »), ou bien à un autre mode de combat…
- Chaque jour qui passe voit la glorieuse union nationale se lézarder. Chaque jour qui passe voit les traîtres s’enhardir. Et cela représente un danger considérable : des professeurs juifs à Haïfa qui soutiennent leurs élèves pro-Hamas, Ehoud Barak, qui aujourd’hui devrait se cacher loin d’ici, mais qui au micro de CNN ou sur les sites de certains journaux anglais, fait tout ce qu’il peut pour démoraliser le pays et le déstabiliser. Et d’autres encore, au capitole à Washington, ou dans les manifestations pro Hamas.
- Chaque jour qui passe nous amène plus de morts, plus de blessés, plus d’humiliation sous les projectiles du Hezbollah. Chaque jour qui passe voit la liste de nos ennemis s’agrandir. Même les Houtis, qui l’eût cru, qui a 2000 km d’ici, avec les missiles de croisière Iraniens, peuvent prétendre atteindre le sud d’Israël (Eilat ? Dimona ?..). Chaque jour qui passe ouvre plus de fronts. Après tout, si Israël ne bouge pas, l’ennemi croit à son impunité.
Comme tous les Israéliens, j’ai une confiance inébranlable en Tsahal, en chacun de ses soldats, en chacun de ses officiers. Il faut maintenant que les politiciens réalisent que le temps n’est pas l’ami d’Israël, bien au contraire. Assez de paroles, assez de postures, le temps de l’action est venu.
