Les premiers éléments d'anlayse et les témoignages des rescapés mettent en relief des défaillances importantes qui ont permis la mise en oeuvre des massacres par les terroristes du Hamas.
Le correspondant militaire de Galei Tsahal, Doron Kadoch, a rapporté que depuis le mois de mai 2022, la Défense passive avait demandé la mise en place de systèmes de détection d'infiltration dans les localités de la bordure de Gaza et à la frontière libanaise. Ces systèmes qui existent dans les localités juives de Judée-Samarie permettent de détecter immédiatement un mouvement suspect, d'en informer les responsables de la sécurité et le cas échéant de déclencher les sirènes d'alerte pour que les habitants se mettent à l'abri. Malgré leur proximité avec la Bande de Gaza et le Liban, les localités frontalières n'étaient pas équipées de tels systèmes d'alerte.
Malgré les demandes de la Défense passive, les commandements sud et nord n'ont pas jugé utile de mettre en oeuvre ces recommandations estimant que les barrières de sécurité à la frontière étaient bien suffisantes. C'est une part de ce qu'on appelle désormais ''la conception'' qui s'est reposée pendant des années sur une confiance extrême dans les moyens technologiques aux frontières, ne prévoyant pas la possibilité d'une incursion massive de terroristes.
Ces jours-ci, les systèmes de détection sont en train d'être installés dans ces localités meurtries.
C'est ainsi que l'armée s'est laissée surprendre. Les rescapés témoignent des heures d'attente avant de voir arriver les premiers soldats, ce samedi 7 octobre. Sur la chaine 12, Roï Shalev, qui a perdu sa compagne Mapal, dans l'attaque du Hamas lors de la rave party, raconte les heures d'angoisse et le sentiment d'abandon:
''De 7h du matin jusqu'à 12h30, je n'ai vu aucune force israélienne arriver, c'est l'ampleur de l'abandon et de la défaillance. Je ne parle pas des renseignements et des alertes la nuit précédente. 4000 personnes ont appelé le monde entier, la moitié du pays savait ce qu'il se passait et il n'y a eu aucune réaction. Pas d'hélicoptère, pas d'armée, pas de tank, rien. Pendant cinq heures. Le seul tank que j'ai vu à 8h30 du matin est un tank que les terroristes avaient volé''.
Roï poursuit son témoignage et raconte comment un embouteillage s'est formé lorsque les 4000 personnes présentes au festival ont tenté de fuir. Il y avait des tirs de tous les côtés, tout le monde était pris au piège. ''Nous nous sommes arrêtés au milieu et nous avons commencé à courir vers l'endroit où se trouvait la sécurité du festival. Ils ont commencé à tirer là aussi''.
Ils se sont alors cachés sous des voitures. ''Nous avons fait semblant d'être morts. Après un silence angoissant, j'ai entendu les terroristes qui s'approchaient de nous: j'ai essayé de protéger Mapal pour qu'il ne lui arrive rien. Et l'un d'eux a commencé à crier et s'est baissé vers nous: il a tiré une balle sur chacun d'entre nous. Ils ont essayé de mettre en marche les voitures sous lesquelles nous étions cachés. J'entendais de la musique en arabe. Ce n'est pas possible que des dizaines de terroristes nous entourent, et silence radio du côté de Tsahal, pas d'hélicoptère, pas de tank. Aucun espoir. J'ai ouvert les yeux et j'ai compris que Mapal était encore en vie. Je pleure, comme un fou, je rentre en mode survie. Au bout de 40 minutes, d'autres terroristes arrivent pour vérifier que nous sommes bien morts. Ils tirent une balle, sur moi uniquement. Il est 11h, aucun hélicoptère, aucun tank, je suis sûr que je vais mourir ici ou que je vais être pris en otage. Les terroristes passaient de voiture en voiture et tiraient sur chaque personne pour être sûrs que tout le monde était mort. Il y avait une quantité énorme de terroristes. A 12h30, j'ai commencé à respirer lorsque j'ai vu un soldat et un policier''.