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”En 2005, je me suis réjoui du retrait de Gaza. Je me suis trompé”

4 minutes
15 octobre 2023

ParIsraJ

”En 2005, je me suis réjoui du retrait de Gaza. Je me suis trompé”
Photo by Flash90.\n

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L'écrivain israélien Omer Barak a publié sur sa page FaceBook un texte dans lequel il revient sur le désengagement de la Bande de Gaza en 2005 et livre ses réflexions à la lumière de la situation actuelle.
Omer Barak est un homme de gauche assumé, il fait partie de ceux qui critiquent largement le gouvernement en général, la droite et Bibi en particulier.

Les événements l'ont amené à écrire le ''mea culpa'' suivant:

"Si l'on demande à la droite de se ressaisir - et Dieu sait qu'elle doit le faire - de son adoration bibiste, alors s'il vous plait, nous aussi. Nous d'abord.
Alors voilà: je me suis trompé.

Je me suis réjoui du retrait de Gaza. Ok, je ne me suis pas ''réjoui'', j'avais un sentiment incroyable de justice. Qu'il s'agissait de la meilleure chose à faire. Que le processus le plus anti-démocratique - et il l'était vraiment, vous vous souvenez exactement comment Sharon a fait passer le désengagement - qui avait été réalisé dans l'histoire du pays était justifié.

Je suis allé un grand nombre de fois dans le Goush Katif. Avant le retrait et au moment du retrait, en tant que correspondant militaire, et avec la douleur humaine de voir ces gens qui sont vraiment des bonnes personnes, perdre leur maison, je savais que c'était la bonne solution. Que cette haine, enflammée, des Palestiniens était à cause du Country club luxueux à Neve Dekalim qui était en face d'un camp de réfugiés. Qu'elle était à cause de Netsarim, Kfar Darom qui était si belles et si bien entretenues.

Que ces fous - c'est ainsi que je les appelais - avaient emmené leurs enfants vivre là-bas, au coeur de l'enfer, de leur propre volonté. Que tout était à cause d'eux.

Que tout était à cause de l'occupation.

Et que lorsqu'il n'y aurait plus de colons et plus d'occupation, il y aurait la paix.

Et je me souviens des disputes avec eux. J'avais le sentiment de me disputer avec des gens aveugles et remplis de haine lorsqu'ils me disaient: ''Ce retrait ne changera rien. Tu verras. Nous sommes la ligne de défense qui vous manquera lorsqu'ils viendront nous conquérir''.

Et je pensais: qu'est-ce qu'ils sont aveugles. Un jour viendra où nous demanderons et nous obtiendrons des excuses.

Et je ne savais pas que c'était moi l'aveugle.

Et que c'était moi qui allais devoir présenter des excuses.

Ce n'est pas une question de territoire. Ni de conditions. Ni de haine enflammée. Ce sont des gens qui tirent sur des bébés et qui rigolent. Je les ai entendus rire de mes propres oreilles. C'est la haine des Juifs comme je ne savais pas qu'elle existait. Le mal humain à l'état pur que je ne voulais pas croire possible.

Et ils avaient raison.
Ils avaient raison.

Ils avaient raison et je me suis trompé.

Je n'ai pas bien compris la politique du Moyen-Orient. Je suis l'aveugle. Ils veulent vraiment nous tuer, par les moyens les plus cruels qui soient. Et peut-être - et j'ai du mal à croire que j'écris ces mots - que s'il n'y avait pas ''d'occupation'', tout serait ici encore pire.

Ce n'est pas une honte d'être humaniste. Ce n'est pas une honte de croire dans l'âme humaine, même de l'autre côté. Ce n'est pas une honte d'espérer la paix. Ce n'est certainement pas une honte de croire et d'espérer une véritable coexistence avec les Arabes israéliens et de dire que j'y crois toujours.

Ce n'est pas non plus une honte de dire face au mal de Gaza que je me suis trompé.

Je me suis trompé.
Ils avaient raison.

Et voilà le ruban que j'aurais dû porter il y a 18 ans, mais que savais-je alors de cette vie?"

 






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(Traduction libre)