Tsvi Redler, un père de famille a failli être touché par les balles. Il raconte au micro de Ynet: ''Vendredi soir, quand je suis sorti de la maison, on a ouvert le feu sur moi à partir de deux armes différentes. Ils ont vidé leurs chargeurs sur moi. Je me suis couché par terre dès que les tirs ont commencé. Mes enfants criaient ''feux d'artifice'', ils pensaient qu'il y avait un mariage dans le village. J'ai couru à l'intérieur de la maison''. Il a crié à ses enfants de s'éloigner des fenêtres, une balle a touché le mur de la chambre des enfants et une autre l'a manqué de quelques millimètres: ''C'est un miracle si je suis encore en vie. Vous pourriez très bien être en ce moment en train de rapporter mon enterrement''.
C'est la deuxième fois en deux semaines que le kibboutz est visé par des tirs depuis le village palestinien voisin.
Le secrétaire générale du kibboutz, Eli Sherir, raconte: ''A partir du moment où le mur de séparation a été construit (à partir de 2002, ndlr), notre vie à Merav est devenu plus calme et plus agréable, jusqu'à Pessah dernier. Des tirs ont commencé à viser de manière régulière le kibboutz et c'est devenu un phénomène inquiétant, menaçant et qui perturbe notre quotidien. Un Shabbat, nous avons été visés par une pluie de tirs, les enfants se sont couchés par terre, c'était la panique. Plusieurs maisons ont été touchées par des balles''.
Après la dernière attaque le soir de Souccot, les habitants de Merav ont pris une décision radicale: ''Nous n'allons pas rester les bras croisés'', ont-ils déclaré. Avec la bénédiction du kibboutz, ils ont désigné un groupe qui a passé la ligne verte et est entré dans le village arabe de Gilbon. Leur objectif était d'intimider les responsables des tirs et d'attirer l'attention de l'opinion publique israélienne sur leur sort.
Une décision identique avait été prise, il y a deux semaines, lors de la précédente salve de tirs sur le kibboutz. Les habitants de Merav n'ont pas fait usage de violence, mais ils veulent agir pour qu'enfin des actions sur le terrain soient décidées pour les protéger. ''Il y aura un mort, sinon, ce n'est qu'une question de temps'', alertent-ils.
Cette action de protestation fait suite à une première tentative plus pacifique de régler le problème: il y a quelques semaines, les habitants de Merav avaient envoyé à ceux de Gilbon, une lettre en arabe pour leur demander de cesser les tirs sur leur kibboutz.
Les habitants de Merav ne comptent pas se faire justice eux-mêmes, mais bien réveiller les esprits: ''Parce que nous avons toute confiance dans Tsahal et ses capacités nous exigeons un changement immédiat de la situation sécuritaire. Nous ne nous tairons pas, nous n'attendrons pas les bras croisés jusqu'à ce que le calme que nous connaissions revienne''.