Vie politique

L’initiative de Ben Gvir qui ligue la coalition contre lui

3 minutes
27 septembre 2023

ParIsraJ

L’initiative de Ben Gvir qui ligue la coalition contre lui
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Après les incidents survenus le jour de Kippour à Tel Aviv, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a décidé de riposter. Il a déclaré qu'il organiserait  jeudi soir, la prière d'Arvit, place Dizengoff à Tel Aviv.

''Je dis à ces anarchistes qui ont essayé d'expulser les fidèles le jour de Kippour, moi et mes amis d'Otsma Yehoudit, nous viendrons jeudi au même endroit, pour prier Arvit. Voyons si vous essayez de nous faire partir. J'appelle tout le monde, laïcs et religieux, traditionnalistes, ashkénazes et séfarades, venez, la prière nous appartient à tous, c'est l'Etat des Juifs''.

 

Depuis qu'il a annoncé ce rendez-vous, le ministre a réussi à liguer une bonne partie de la coalition contre lui ainsi que de nombreux soutiens du gouvernement. Tous y voient davantage une provocation qu'une réelle volonté d'organiser un rassemblement qui réunit toutes les tendances. En d'autres termes, ils ne souhaitent pas jeter de l'huile sur le feu, sur un terrain extrêmement sensible en ce moment.

Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, tente d'empêcher Ben Gvir de tenir ce rassemblement, mais il ne répond pas aux appels de ses conseillers.

Le député Simha Rotman (Hatsionout Hadatit) s'est adressé à Ben Gvir: ''Itamar, vos intentions sont bonnes mais vos actions ne sont pas souhaitables. Il ne fait aucun doute que la petite minorité violente qui a attaqué les fidèles le jour de Kippour nous déchire à tous le coeur, mais la réponse à une provocation d'une minorité progressiste extrêmiste et bruyante qui ne veut pas d'un Etat juif et démocratique n'est pas une contre-provocation qui ne fera qu'agrandir la fracture et la haine. L'obscurité ne se repousse pas avec des bâtons mais avec plus de lumière''.

Tuvia Smotrich, le frère du ministre Betsalel Smotrich, a posté sur X: ''Ben Gvir est l'enfant rejeté de la classe qui, un jour, est revenu dans le quartier dans le rôle du tyran. C'est un populiste avec zéro sens de la responsabilité nationale, que rien, mis à part son prestige personnel, n'intéresse. Son arrivée sur le devant de la scène est peut-être l'une des conséquences les plus catastrophiques pour la société israélienne, que le boycott de Bibi a créé dans la démocratie israélienne''.

L'ancien député et co-fondateur du parti Otsma Yehoudit, Michaël Ben Ari, s'est lui aussi opposé à cette initiative: ''Transformer sciemment une prière en bagarre? Qu'y gagnons-nous?''.

Le député Yuli Edelstein (Likoud) a été encore plus loin: ''D'un côté, on a Ben Gvir, de l'autre Ehud Barak et ses envoyés. Au milieu, se trouve tout un peuple qui en a juste assez des extrêmes''.

 

Le chef de la police, Kobi Shabtaï, a tenu cet après-midi (mercredi), une réunion afin d'adopter la meilleure stratégie face à l'événement organisé par Ben Gvir, en prévision des incidents qui pourraient éclater.