Politique

Thomas Friedman à Biden et Ben Salman: ”On ne peut pas signer une normalisation avec un gouvernement israélien anormal”

3 minutes
6 septembre 2023

ParIsraJ

Thomas Friedman à Biden et Ben Salman: ”On ne peut pas signer une normalisation avec un gouvernement israélien anormal”
Photo by Rebecca Zeffert/Flash90

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L'éditorialiste du New York Times a encore frappé. Dans son éditorial d'aujourd'hui, ce proche de Joe Biden appelle le Président américain et le prince héritier saoudien à ne surtout pas signer la normalisation des relations avec Israël: ''Dites non, tout simplement'', écrit-il.

Thomas Friedman emploie des termes virulents contre le Premier ministre israélien et son gouvernement. Même s'il n'en est pas à son coup d'essai, il convient de souligner les efforts qu'il déploie pour user de toute son influence pour isoler Israël et saboter toute possibilité d'un accord de paix supplémentaire dans la région.

Dans son éditorial, Friedman prédit: ''Netanyahou ne tiendra pas ses engagements concernant les Palestiniens''. Le soutien que Friedman apporte sans discernement aux Palestiniens est le coeur de son argumentaire contre l'accord avec l'Arabie Saoudite. Il estime que les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite doivent exiger des mesures concrètes d'Israël dont le transfert d'une partie des territoires C - qui sont aujourd'hui sous contrôle administratif et sécuritaire israélien - aux Palestiniens, le gel de la construction en Judée-Samarie et des régularisations d'avant-postes ainsi que la déclaration que l'objectif final est la solution à deux Etats.

Et l'éditorialiste américain ne cache pas le but de toute cette démarche: entrainer la chute du gouvernement Netanyahou et présenter l'alternative suivante aux Israéliens: l'annexion ou la normalisation.

Pour lui, Biden et Ben Salman ne doivent pas ''se transformer en idiots utiles de Netanyahou. On ne peut pas signer une normalisation avec un gouvernement israélien anormal. Israël ne sera jamais un allié stable des Américains ou un partenaire des Saoudiens''.

Selon Friedman, le gouvernement est dirigé par des ''extrémistes de droite qui croient en leur supériorité sur les autres'' et pour appuyer ses dires, il cite l'ancien chef du Mossad, Tamir Pardo, qui a déclaré récemment: ''Au sein du gouvernement siègent des racistes qui ressemblent aux membres du Ku Klux Klan''.

Friedman développe ensuite une théorie qui rejoint les discours que l'on entend de la part de certains opposants au gouvernement dans la rue israélienne: il explique que pendant 75 ans, les relations entre les Etats-Unis et Israël était basées sur la nécessité de sauver Israël de menaces extérieures de la part des Etats arabes voisins et de l'Iran. Aujourd'hui, précise-t-il, les Américains ont du mal à comprendre que le but a changé: il convient désormais de sauver Israël d'une menace intérieure, judéo-israélienne, qui se reflète dans le gouvernement lui-même.



Cet éditorial est publié alors que Yaïr Lapid, le chef de l'opposition, est actuellement en visite aux Etats-Unis. Il a décidé de s'y rendre quelques semaines seulement avant la venue programmée du Premier ministre, au moment de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Lapid a rencontré plusieurs sénateurs sur place pour, selon ses dire, ''mener des discussions stratégiques profondes sur les questions régionales au Proche-Orient et les sujets relatifs aux valeurs démocratiques communes entre nos deux pays, des valeurs sur lesquelles sont basées nos relations chaleureuses''.