Vie politique

Réforme judiciaire: Netanyahou invite Gantz à discuter. Il lui répond: ”Dissolvez la Knesset et allons voter”

5 minutes
5 septembre 2023

ParIsraJ

Réforme judiciaire: Netanyahou invite Gantz à discuter. Il lui répond: ”Dissolvez la Knesset et allons voter”
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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La main tendue du Premier ministre Netanyahou une nouvelle fois rejetée. Ce soir (mardi) et après la publication d'un nouveau compromis présidentiel, Netanyahou a renouvelé son invitation à Benny Gantz de discuter avec lui autour de la réforme judiciaire.

Dans un message vidéo, le Premier ministre s'adresse au chef du Ma'hané Hamamla'hti: ''Nous avons beaucoup de désaccords, mais nous avons aussi beaucoup en commun. Nous nous appelons tous les deux Binyamin. Nous nous sommes tous les deux battus sur les champs de bataille contre un ennemi commun. Et aujourd'hui la majorité du peuple attend de nous que nous fassions quelque chose dans un but commun. Il veut que nous parvenions à un accord. Mais pour y arriver, il faut faire une chose simple: mettre de côté toutes les conditions préalables, tous les obstacles, entrer dans une pièce et discuter. C'est pourquoi j'invite dès demain votre équipe à discuter avec la nôtre et nous allons faire ce que la majorité du peuple d'Israël attend: trouver un accord''.

 

La réponse de Benny Gantz n'a pas tardé à arriver: il rejette la proposition de Netanyahou, appelle à dissoudre la Knesset et à procéder à de nouvelles élections. ''Je ne fais pas confiance à Netanyahou'', a déclaré Gantz, ''il fait d'abord ce qui est bon pour lui et seulement après ce qui est juste pour le pays. Un vrai dirigeant doit placer les considérations de l'Etat en tête. Notre but n'est pas d'arriver à une crise consitutionnelle qui déchirera le peuple, mais de préserver la démocratie. C'est la responsabilité de chaque dirigeant, hélas Netanyahou et ses partenaires ont décidé d'entrainer l'Etat d'Israël dans la crise la plus profonde de son histoire''.

Il a ajouté: ''Ces derniers jours, le Président de l'Etat s'est tourné vers moi. Il fait des efforts sincères pour prévenir cette grande crise et a présenté un compromis qui, selon ses dires, a été convenu avec le Premier ministre. Dès le départ, j'ai dit au Président que j'avais du mal à croire que la coalition soutiendrait ce compromis mais nous devons essayer avec la responsabilité et la prudence requises. Le compromis publié dans la presse n'est pas le compromis de nos rêves. Nous serions prêts à l'accepter comme base, pour mettre un terme au renversement de régime et aux dommages causés à l'Etat, avec l'idée que lorsque nous arriverons au pouvoir nous mènerons un processus plus large qui renforcera l'Etat de droit''.
Puis il a ajouté: ''Hélas, comme nous le pensions, s'il y a beaucoup de sujets sur lesquels discuter, la réalité a montré qu'il n'y avait personne avec qui parler pour le moment. Je ne sais pas si Netanyahou est le partenaire des extrémistes par intérêt personnel ou parce qu'il est faible. Ce qui est clair c'est qu'un gouvernement minoritaire extrémiste gouverne Israël, qui ne reflète pas la majorité du public, même pas la majorité du public qui l'a élu. Une minorité extrémiste qui n'a pas de majorité dans le peuple a décidé de détruire les valeurs démocratiques de l'Etat d'Israël. Cette minorité nous entraine vers un abîme. Ce gouvernement n'est pas apte à diriger le pays. Netanyahou doit dissoudre la Knesset et nous devons tenir des élections qui permettront de guérir la société israélienne. Nous comprenons que le public ne veut pas de l'alliance des extrémistes''.

 

Au sein du Likoud, les avis sont partagés quant au compromis proposé par Herzog. Le ministre de la Justice Yariv Levin se dit prêt ce soir à l'accepter: ''Nous faisons des pas pour tenter de trouver un accord. Il est de notre devoir d'essayer d'accepter des choses difficiles mais nous devons aussi changer la situation existante. Il n'est pas concevable qu'au bout du compte, le gouvernement élu ne puisse légiférer sur aucun sujet. Il faut comprendre que la Cour suprême va dominer défintivement la commission, en d'autres termes, elle prend les pouvoirs du gouvernement et se les attribue''.

Levin a attaqué Benny Gantz et les protestataires: ''La situation dans laquelle Benny Gantz appelle à l'unité du peuple, reçoit Abou Mazen mais n'est pas prêt à s'asseoir avec moi dans une même pièce est inacceptable. Je pense qu'il y a un noyau extrémiste, avec lequel il est impossible d'arriver à un accord. Nous n'avons pas le droit de nous tromper: leur but n'est pas la réforme. Aujourd'hui c'est la réforme, demain ce sera l'enrôlement des orthodoxes à l'armée et après-demain la présence juive en Judée-Samarie. Le coeur de la lutte est la volonté de porter atteinte aux lois fondamentales pour destituer Netanyahou''.

 

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a lui aussi évoqué ce compromis: ''Les citoyens d'Israël et Tsahal ont besoin d'union et d'unité. Il est temps de mettre les querelles de côté et de trouver ce qui nous unit. J'appelle mes amis à la Knesset à parvenir à un compromis et rapidement, pour l'Etat d'Israël et pour la sécurité d'Israël''.

Nir Barkat, ministre de l'Economie, a déclaré: ''Je soutiens le Premier ministre et la démarche de recherche d'un large consensus sur la réforme judiciaire. Des accords qui amèneront l'unité au sein d'Israël relèvent de l'intérêt national supérieur de l'Etat d'Israël. Ils ne représentent pas une soumission mais du courage''.