Les manifestants étaient armés de matraques, de pierres mais aussi de couteaux.
Au cours des émeutes, les policiers ont été attaqués et ont tiré à balles réelles. Il aura fallu plusieurs heures pour ramener le calme.
Des dégâts importants ont été causés aux commerces sur les lieux des émeutes. Plus de 135 personnes ont été blessées dont près de 50 policiers et 39 personnes ont été arrêtées.


La police des polices a ouvert une enquête pour déterminer si les tirs à balles réelles étaient justifiés. Les policiers ont d'ores et déjà reçu le soutien du chef de la police, Kobi Shabtaï et de plusieurs députés de droite pour leur réaction face aux émeutiers.
Dès la sortie de Shabbat, le Premier ministre a convoqué une réunion interministérielle d'urgence pour examiner les mesures à prendre contre les émeutiers, y compris l'option d'une expulsion du territoire. Les ministres doivent se réunir demain (dimanche).
L'expulsion de tous les émeutiers est, d'ailleurs, la proposition qu'a immédiatement faite le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, au Premier ministre. Mais les juristes ont déjà annoncé qu'une telle mesure était ''impossible''.
Ben Gvir a, malgré tout, demandé à l'autorité de l'immigration d'étudier une telle option et il a l'intention de se tourner vers Moshé Arbel, le ministre de l'Intérieur, pour qu'il enclenche le processus d'expulsion et prenne des mesures supplémentaires contre les émeutiers.
Israël Katz, le ministre de l'Energie et des Infrastructures et membre du cabinet de sécurité, a déclaré: ''Un Shabbat difficiel à Tel Aviv. Le gouvernement n'acceptera pas les émeutes et l'attaque de policiers que nous avons vues. Je félicite le Premier ministre d'avoir pris la décision de créer une équipe dédiée qui oeuvrera pour expulser les émeutiers. La politique du gouvernement doit être claire: chaque Erythréen qui a participé à cette manifestation illégale et qui a fait usage de la violence contre les policiers, les citoyens ou les commerces, sera expulsé sur le champ''.


Ces images de chaos causé par les immigrés erythréens qui s'installent depuis des années sur le territoire israélien pour y travailler ont renvoyé à la lutte que mènent les résidents du Sud de Tel Aviv. Ces derniers ont vu leur vie transformer par l'arrivée croissante des Erythréens. A chaque fois que les différents gouvernements ont voulu légiférer pour les renvoyer dans leur pays, la Cour suprême a annulé la loi.
Encore récemment, au mois de juillet dernier, les juges de la Cour suprême, à une majorité de 6 contre 1 (le juge Solberg), se sont immiscés dans la politique migratoire de l’Etat en annulant une loi destinée à réguler l'immigration clandestine.
La loi en cause dispose que tout immigré dont le permis de séjour est arrivé à son terme et qui n’a pas quitté le territoire, verra une partie de son salaire prélevé comme caution. Cet argent lui sera restitué lorsqu’il se sera conformé à la loi et qu’il aura quitté le territoire.
La Cour suprême a annulé cette loi pour la cinquième fois. Elle estime qu’elle porte atteinte de manière disproportionné au droit de propriété, ce qui la rend illégale. Les juges qui ont invalidé la loi sont la présidente de la Cour suprême, Esther Hayot, Ouzi Folgman, Itshak Amit, Dafna Barak Erez, Anat Baron, Ofer Grosskopf. Seul le juge Noam Solberg s’est opposé à l’annulation de la loi.
Les juges ont tranché que l’Etat devait proposer une solution alternative dans les six mois. Tant que celle-ci n’est pas présentée, la loi ne s’appliquera pas.
Ainsi, ce soir, le ministre Betsalel Smotrich a déclaré: ''Les émeutes de ce samedi ne sont qu'un avant-goût de ce qui nous attend si nous ne renvoyons pas les clandestins dans leur pays d'origine. Il y a un seul responsable: la Cour suprême. Cela fait des années que nous mettons en garde, des années que la Cour suprême empêche toute action pour ramener les clandestins chez eux. C'est exactement pour cela que nous voulons réparer le sytème judiciaire afin de permettre aux élus de prendre des décisions et de les mettre en oeuvre pour le bien des citoyens israéliens et leur sécurité''.
La gauche israélienne, quant à elle, attribue la responsabilité à Netanyahou et non à la Cour suprême. Elle rappelle qu'en 2018, le gouvernement avait accepté un compromis proposé par l'ONU au sujet des clandestins, que Netanyahou a fait annuler à peine 24 heures plus tard. Ce compromis prévoyait l'expulsion de 16000 clandestins vers des pays tiers sur cinq ans et en échange pour chaque clandestin expulsé, Israël s'engageait à régulariser un clandestin sur son sol.
En d'autres termes, au bout de 5 ans, 16000 clandestins seraient sortis mais 16000 autres auraient été régularisés. Pour la droite à l'époque, la crainte était que ces milliers de clandestins finissent par obtenir de la Cour suprême le droit au regroupement familial mais aussi que ceux qui seraient restés sur le sol israélien soient les plus ''problématiques'' puisque seuls ceux qui répondaient à certains critères très précis auraient pu être acceptés dans des pays tiers.
Netanyahou a donc décidé d'écouter ces mises en garde et a renoncé. Depuis, en 5 ans, plus de 10000 Erythréens ont quitté le territoire israélien, encouragés par des compensations financières, sans autre contrepartie de la part d'Israël. Cela ne suffit toujours pas à régler les difficultés liées à cette immigration d'où les différents projets de loi, constamment rejetés par la Cour Suprême.