Sécurité

Tsahal contre les barrages sur les routes de Judée-Samarie: ”ils encourageront le terrorisme”

4 minutes
25 août 2023

ParIsraJ

Tsahal contre les barrages sur les routes de Judée-Samarie: ”ils encourageront le terrorisme”
Photo by Gershon Elinson/FLASH90

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Face à la vague d'attentats sur les routes de Judée-Samarie, de nombreux ministres et députés réclament le rétablissement des barrages sécuritaires. Pendant la deuxième intifada, des barrages de l'armée avaient été disposés sur les routes de Judée-Samarie, afin de limiter la liberté de circulation des Palestiniens et ainsi d'éviter les attentats.

La ministre Orit Struck martèle depuis des mois qu'il est insensé que des Palestiniens qui se voient refuser un permis de travail à Kfar Saba, par exemple, puissent continuer à circuler librement sur les routes de Judée-Samarie, empruntées par la population juive. Elle réclame des barrages qui, au minimum, empêcheront ces individus de circuler librement.

En effet, tous les attentats perpétrés ces derniers mois, l'ont été par des terroristes qui non seulement ont pu sortir de leur village et tuer des Juifs mais ont également réussi à s'enfuir tranquillement.

C'est pour mettre un terme à cette situation que plusieurs élus réclament le retour des barrages.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a suscité un tollé international cette semaine, lorsqu'il a déclaré à la télévision israélienne que: ''La liberté de ma femme, de mes enfants, de circuler librement sur les routes est plus importante que la liberté des Arabes de circuler librement''. Il a immédiatement été accusé de promouvoir une politique d'apartheid, ses propos ont été traduits en anglais par ses opposants entrainant une réaction de l'administration américaine qui a condamné ces propos.

Le ministre s'est défendu en expliquant qu'il avait voulu expliquer que la vie des Juifs sur les routes de Judée-Samarie est plus importante que la liberté de circulation des Palestiniens et que si le prix à payer pour sauver des vies juives étaient de placer des barrages, alors il fallait le faire.

 

Au sein de Tsahal, on s'oppose au rétablissement des barrages, estimant qu'ils ne feront que renforcer le terrorisme. L'armée refuse de mettre en oeuvre ce qu'elle considère comme une punition collective qui serait contre-productive. 98% de la population palestinienne n'est pas impliquée dans des actes de terrorisme, soulignent les militaires, il est important de conserver cette motivation de rester en dehors de ces activités. Le fait d'entraver la liberté de circulation de toute la population pousserait une partie des gens, pour l'instant indifférents, à rejoindre les organisations terroristes.

Toujours selon l'armée, le fait de fermer les routes aux Palestiniens rendraient les cibles israéliennes encore plus faciles à identifier puisqu'il n'y aurait plus que des Juifs qui circuleraient. S'il ne sera plus possible de tirer à partir d'une voiture qui circule sur la même route, il sera toujours possible de le faire depuis les bords de la route, en aménageant des postes de tirs, comme cela a pu être le cas pendant la deuxième intifada. En outre, met-on en avant au sein de Tsahal, des postes de contrôle fixes deviendront des cibles faciles pour les terroristes d'autant que la vigilance des soldats tend à baisser avec le temps.

 

C'est pourquoi, l'armée est convaincue que la restauration des barrages sécuritaires sur les routes de Judée-Samarie ne fera qu'augmenter le terrorisme.

Tsahal préfère agir de manière ponctuelle et mettre en place un sytème de ''verrous'' autour de Naplouse mais aussi de Hevron, depuis l'attentat qui a coûté la vie à Batsheva Nagari, z'l. Il s'agit de postes de contrôle dont les soldats sortent de manière aléatoire pour inspecter les véhicules qui entrent et qui sortent, à des fréquences irrégulière et jamais aux mêmes heures.

Un autre outil mis en oeuvre par Tsahal est l'arrestation de suspects avant qu'ils ne commettent leur crime et leur mise en détention administrative. Néanmoins, cette méthode se heurte à des difficultés logistiques puisqu'avec l'augmentation des actes terroristes, le nombre de suspects arrêtés est en hausse et les services pénitentiaires mettent en garde contre le manque de place dans les prisons.
D'après des informations révélées par Israël Hayom, les forces de Tsahal doivent désormais freiner les arrestations de suspects faute de place dans les prisons. En 2021, on comptait 450 détentions administratives, en 2022, 900 et jusqu'à aujourd'hui en 2023, il y en a eu 500.

''Nous arrivons à la situation où nous devons regarder la liste des suspects et dire celui-là, on ne l'arrête pas parce qu'il n'y a pas de place. C'est absurde. C'est arrivé plusieurs fois'', confie un cadre de l'armée à Israël Hayom.