Vie politique

Le conseil national de sécurité contre le plan de Smotrich et Struck pour la Judée-Samarie

4 minutes
23 août 2023

ParIsraJ

Le conseil national de sécurité contre le plan de Smotrich et Struck pour la Judée-Samarie
Photo by Hillel Maeir/Flash90

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Betsalel Smotrich, ministre au sein du ministère de la Défense, a annoncé au lendemain de l'attentat qui a coûté la vie à Batsheva Nagari, z'l, que le plan de développement pour la Judée-Samarie, porté par la ministre des Implantations, Orit Struck, allait être accéléré.

Suite à cette annonce, le conseil national de sécurité, dirigé par Tsahi Hanegbi, a annoncé s'opposer au projet en question.

Le gouvernement, par le biais du ministère des Implantations dirigé par Orit Struck (Hatsionout Hadatit), a octroyé un budget de 672 millions de shekels pour le développement de la Judée-Samarie, d’ici la fin 2024. A cette somme s’ajoutera encore quelques centaines de millions de shekels pour procéder à l’évacuation de bases de Tsahal qui seront transformées en localités.

Il s’agit d’un plan sans précédent d’investissement dans cette région. La ministre Orit Struck a expliqué: ”Les habitants des localités juives de Judée-Samarie ne sont pas des citoyens de seconde zone. De la même manière que nous renforçons les zones du pourtour de Gaza après des difficultés d’ordre sécuritaire, il faut renforcer la Judée-Samarie”. La ministre tient, par l’intermédiaire de ce programme, à soutenir les habitants de la région qui sont confrontés au terrorisme de manière quotidienne.

 

Pour le service juridique du conseil national de sécurité, au contraire, un tel plan mettra à mal la sécurité d'Israël: ''L'autorisation de cette proposition, en ce moment, pourra entrainer de nombreuses conséquences négatives sur le plan politique et juridique qui porteront une atteinte réelle à la sécurité nationale d'Israël''.

Certains voient derrière ces réticences, le projet numéro 1 du conseil national de sécurité qui est de parvenir à un accord avec l'Arabie Saoudite. Une politique aussi claire de développement des implantations juives de Judée-Samarie, enverrait un message négatif aux Saoudiens.

Le conseil national de sécurité demande que le plan de Smotrich et Struck ne soit pas promu avant un travail interministériel en présence de représentants de Tsahal, du ministère de la Défense, du comité de sécurité nationale, du ministère des Affaires étrangères, du ministère de la Justice, du Shabak, du ministère des Implantations et de l'administration civile de Judée-Samarie.

La ministre Struck s'est insurgée contre l'annonce du conseil national de sécurité. Dans une lettre envoyée à Adam Wolfson, le directeur du département juridique du conseil national de sécurité, il est écrit: ''La ministre tient à souligner que la décision (le plan pour la Judée-Samarie, ndlr) a été prise en concertation avec le Premier ministre et son cabinet et en coopération avec les représentants des conseils régionaux concernés dans le cadre d'une consultation et d'un travail qui durent depuis des mois, à la lumière de la situation sécuritaire en Judée-Samarie. A la base de cette décision, se trouve le constat, partagé par le Premier ministre, que les habitants des implantations souffrent d'une vague de terrorisme. A ce titre, ils ont besoin et ont le droit d'être renforcés. C'est ainsi que le gouvernement a agi envers les localités du pourtour de Gaza et d'Ashkelon ou encore à la frontière avec le Liban et c'est ainsi que nous agissons concernant le renforcement de la résilience civile en Judée-Samarie. La vision de la ministre et du ministre des Finances est identique à celle du Premier ministre, selon laquelle les citoyens israéliens qui vivent en Judée-Samarie ne sont pas des citoyens de troisième zone''.

Israël Gantz, le président du conseil régional du Binyamin, a lui aussi réagi: ''C'est le moment de renforcer les habitants. Les habitants du Binyamin et de Samarie font face avec courage à la vague de terrorisme meurtrière. C'est le moment de les renforcer''.

Le président du conseil local de Bet El a attaqué la décision du conseil national de sécurité: ''L'espace d'un instant on pourrait penser que les hommes du conseil national de sécurité et l'échelon politique ne partagent pas la même vision et que la situation sécuritaire d'Israël est encourageante, qu'il n'y a pas des personnes assassinées chaque semaine en Judée-Samarie. Si ce n'est pas le bon moment pour promouvoir un programme de renforcement de la Judée-Samarie, alors quand?''.