ll y a quelques jours, des manifestations et des blocages de route ont été organisés dans le village Neve Ativ où Binyamin et Sarah Netanyahou, passaient quelques jours. L'hôtel dans lequel ils logeaient a fait l'objet d'attaques, notamment sur internet où certains ont intentionnellement posté des commentaires négatifs sur l'établissement.
Parmi les réactions hostiles citées par le quotidien Maariv, on peut noter des accusations d’utiliser son espace public au ‘parfum du fascisme’ issu des ‘laboratoires de l’extrême droite israélienne’. Il a même été qualifié d’hôtel ‘soutenant la dictature’ !!!
Pour réagir à toutes ces attaques verbales et aux manifestations, la direction de l’hôtel a publié un communiqué officiel indiquant ceci : « Malheureusement, malgré les arrangements conclus avec les forces de sécurité, Neve Ativ est assiégée. Les restrictions imposées à Neve Ativ paralysent la vie de la localité et ses activités économiques.
Nous tenons à souligner que l’éventail des opinions politiques à Neve Ativ est large et nous n’avons nullement l’intention de prendre position dans les protestations. Malheureusement, pour le moment, le quotidien a été durement touché dans la localité et des contraintes sérieuses nuisent à la liberté de mouvement des habitants et de leurs familles ».
Et d’ajouter : « Des habitants n’ont pas été autorisés à faire entrer leurs enfants et leurs petits-enfants dans la localité, d’autres n’ont pas pu franchir les barrages pour arriver à la pharmacie, les chemins menant aux plantations ont été fermés sans le moindre arrangement avec les agriculteurs qui ne peuvent plus se rendre dans leurs champs ».
La lettre précise encore que les tentatives de dialogue avec les autorités n’avaient pas abouti et s’étaient heurtées à un refus obstiné. Et de conclure ; « Notre coopérative a donc dû déposer une plainte urgente à la Haute Cour de Justice afin d’obtenir l’ouverture de l’espace public et privé des habitants ».
Le directeur de l'hôtel a affirmé, par ailleurs, qu'il attaquerait en diffamation, tous ceux qui ont publié des appréciations mensongères sur son établissement, uniquement parce que le couple Netanyahou y a été reçu.
Cette semaine, le Premier ministre et son épouse doivent se rendre dans le mochav Ramot, pour la suite de leurs vacances. Là aussi, les protestataires ont annoncé qu'ils seraient au rendez-vous. Les habitants du mochav forts de l'expérience de ceux de Neve Ativ, ont envoyé une lettre aux services du Shabak: ''Avec tout le respect que nous devons aux vacances du Premier ministre, nous n'accepterons aucune atteinte, de la plus petite à la plus grande, au fonctionnement correct de tous les commerces situés dans le mochav et particulièrement à la branche du tourisme et de l'agriculture. Nous userons de tous les moyens légaux contre de telles atteintes''.
Depuis quelques jours déjà, les services de sécurité du Premier ministre sont sur place pour sécuriser les lieux, notamment en raison de l'annonce faite par le mouvement de protestation contre le gouvernement, de manifester tous les jours. ''Comme si le siège de Neve Ativ ne leur avait pas suffi, maintenant ils viennent déranger la récolte des mangues à Ramot'', a écrit l'un des membres du mouvement de protestation, rejetant sur le Premier ministre et son épouse toute la responsabilité de la situation invivable que doivent supporter les habitants.
La période est critique pour les agriculteurs de Ramot puisqu'elle correspond à la récolte des mangues et qu'ils ne peuvent pas se permettre de la retarder. Une des habitantes, citée par Ynet, déclare: ''Nous n'avons aucun problème avec la venue de Netanyahou, nous espérons qu'il sera content de son séjour. Notre problème est avec les conséquences de sa venue. Ramot se trouve au plus fort de la saison agricole et touristique et si nous devons faire face à des blocages de route ou à un siège comme cela a été le cas à Neve Ativ, ce sera une catastrophe économique pour les habitants de Ramot. Nous ne demandons pas d'interdire la protestation ou qu'ils ne viennent pas manifester, certains des signataires de la lettre sont partisans de la protestation et d'autres non, c'est la démocratie. Nous attendons de la police qu'elle respecte ce droit et dans le même temps qu'elle garantisse la poursuite des activités quotidiennes du mochav''.

Ce samedi soir, les manifestations se sont poursuivies rue Kaplan à Tel Aviv avec une participation beaucoup moins importante que les autres semaines. Le mot d'ordre cette semaine était: ''un gouvernement qui ne se conforme pas aux décisions de justice n'est pas légal''. Ce slogan fait référence à l'hypothèse que le gouvernement ne se plie pas à la décision de la Cour suprême concernant la loi sur la clause de raisonnabilité. Pour l'heure, tous les responsables du Likoud interrogés à ce sujet ont déclaré qu'ils respecteraient toute décision de la Cour mais les manifestants n'y croient pas. Ils menacent de paralyser tout le pays si le gouvernement passait outre le jugement rendu.