Société

« David a porté sa blessure pendant 50 ans »

3 minutes
8 août 2023

ParIsraJ

« David a porté sa blessure pendant 50 ans »

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La guerre de Kippour a eu lieu il y a cinquante ans, entre le 6 et le 24 octobre 1973. Un grand nombre d’Israéliens n’ont pas connu cette époque relativement lointaine, au cours de laquelle le destin d’Israël était plus qu’incertain.

Pendant cette guerre entre Israël et une coalition militaire arabe menée par l’Egypte et la Syrie, 3 020 soldats israéliens ont été tués et plus de 8 000 ont été blessés.

David Bilinkov, inconnu du public jusqu’à ce jour, comptait parmi ces blessés. La journaliste Sivan Rahav-Meir a tenu à évoquer son souvenir dans son dernier post, à l’occasion de son décès. Elle ne le connaissait pas non plus et a découvert son existence grâce à un message d’un certain Dovi Shahor, dans lequel il retraçait la vie de cet homme disparu à l’âge de 83 ans et lui rendait un magnifique hommage.

Il lui a écrit ce qui suit : « David n’avait pas de descendance ni de proches parents. Il a perdu sa mère à l’âge de cinq ans. Pendant la guerre (de Kippour), il a été blessé à la tête et la moitié de son corps est restée paralysée jusqu’à la fin de ses jours. Après la guerre, il a dû tout réapprendre, y compris la lecture ».

Dovi a poursuivi : “Malgré sa blessure grave et son manque de famille, David était toujours de bonne humeur, ne se plaignait jamais et s’intéressait toujours aux autres”.

Il a ensuite expliqué le lien établi avec lui : « Pendant des dizaines d’années, il a été invité chaque shabbat chez ses voisins, à Bné Brak, la famille Bodenheimer, les grands-parents de ma femme. Je me souviens que David se déplaçait très difficilement lorsqu’il s’installait à la table de Shabbat ».

Il a encore souligné que beaucoup de familles du quartier ont pris soin de David au fil des années, ‘chacun à sa manière’.

« Ces dernières années, a ajouté Dovi, David vivait dans une maison de retraite à Petah Tikva. Il veillait à envoyer régulièrement de l’argent à des œuvres de bienfaisance, pour prendre soin des autres aussi ».

« Hier, à son enterrement, a indiqué Dovi, David est retourné sur les lieux qu’il aimait tant. De nombreux habitants du quartier sont également revenus pour rendre un dernier hommage à ce personnage très particulier qui a  marqué le quartier pendant toutes ces années. Dans les éloges funèbres qui ont été prononcés, tout le monde parlait de son bon caractère et du fait qu’il ne se plaignait jamais, de sa sociabilité, et de son incroyable mémoire (il se souvenait de chaque anniversaire de nos enfants), même si après la guerre sa mémoire a été effacée et qu’il a réappris l’alphabet, comme Rabbi Akiva à l’âge de 40 ans ».

Dovi a conclu de façon très émouvante : « Parfois, nous entendons parler de quelqu’un qui a été blessé dans une attaque et après quelques heures ou quelques jours, cela ne figure plus à l’ordre du jour. Cette année marque le 50e anniversaire de la guerre de Kippour, et voici un Juif, David, qui a porté sa blessure pendant 50 ans. …  Nous avons lancé plusieurs projets en vue d’étudier la Torah pour l’élévation de son âme, et le public est invité à se joindre à l’un d’entre eux pour l’élévation de l’âme de David Ozer ben Yitzhak ».