Selon une règle existante, un homme bédouin reçoit un nombre de terrains équivalent à celui de ses épouses. La loi proposée ne permettra plus à ces hommes polygames de posséder plusieurs terrains, ils n'en auront qu'un comme tout ménage monogame.
Les Bédouins désapprouvent cette loi qu'ils qualifient ''d'apartheid culturel''. Sur Maariv, l'un d'entre eux déclare: ''C'est anti-démocratique, ce n'est pas étonnant de la part du gouvernement actuel qui se bat contre des millions de citoyens qui s'opposent à l'atteinte à la démocratie par le biais de lois à l'encontre des tribunaux. A plus forte raison lorsqu'il s'agit de citoyens arabes et en particulier de Bédouins dans le Neguev sous le prétexte fallacieux: ''Les Bédouins prennent possession des terres de l'Etat''. Cette loi nuit à des centaines de familles dans le Neguev. Elle va inciter les gens à transgresser la loi parce qu'ils n'auront pas où se loger''.
Un autre se plaint: ''Le gouvernement piétine les droits des femmes, elles sont faibles, elles ne travaillent pas. La culture ne leur permet pas de tout quitter et de faire face à la vie dans la misère. C'est un apartheid culturel qui ne serait accepté dans aucun pays démocratique dans le monde. Ce sont des lois personnelles, sectorielles et liées à une culture. A quel régime obscur cela convient-il? Il s'agit d'une guerre de religion et de coercition culturelle, une punition collective qui nuit aux femmes, au bout du compte, c'est une façon de réguler la natalité des minorités ethniques et culturelles. A cause de cette loi, davantage de femmes vivront dans la misère et n'auront pas de logement. Ce qui est sûr, la loi ne fera pas diminuer le pourcentage de polygamie, même pas d'un demi pourcent''.
La polygamie est interdite par la loi en Israël et constitue une infraction pénale. Mais elle a toujours été tolérée dans le secteur bédouin où c'est la norme culturelle en vertu de ce qu'autorise l'Islam.
Selon l'institut national des statistiques en 2019, 6800 hommes étaient polygames dans le sud du pays et au moins 700 d'entre eux étaient mariés à trois femmes et plus.
Jusqu'à maintenant, toutes les tentatives de l'Etat pour restreindre ce phénomène ont échoué.