A partir de ce soir (dimanche) et jusqu'au 16 octobre, la Knesset est en vacances. La session d'été s'est terminée par l'adoption d'une série de lois relatives à la sécurité personnelle.
La première d'entre elles est une loi proposée par les députés Almog Cohen (Otsma Yehoudit), Yehuda Kroizer (Otsma Yehoudit) et Nissim Vaturi (Likoud) au sujet du chantage et de l'extorsion dont sont victimes certains commerçants et agriculteurs notamment dans le Neguev.
Cette loi adoptée en troisième lecture créé une nouvelle catégorie d'infractions qui permettra au juge de sanctionner plus tôt et plus sévèrement, ces méthodes mafieuses.
La seconde loi est la loi sur le port du bracelet électronique voulue par le ministre Ben Gvir et présentée par le député Tsvika Fogel (Otsma Yehoudit). Selon cette loi, elle aussi adoptée en troisième lecture, le tribunal pourra ordonner le port du bracelet électronique après une évaluation du niveau de dangerosité de l'accusé et s'il existe déjà une condamnation précédente pour violence ou pour violation de l'ordre d'éloignement. La loi laisse ouverte la possibilité pour le juge, dans des cas exceptionnels, d'ordonner le port de ce bracelet de manière instantanée et de procéder ensuite à l'évaluation de la dangerosité de l'individu dans les dix jours qui suivent. Cette loi sert à protéger les proches - femme et enfants, la plupart du temps - d'un individu violent. Le ministre tenait à ce que la loi prévoit un procédé qui prévienne les risques de fausses accusations.
Enfin, la troisième loi importante votée aujourd'hui en troisième lecture est relative à la protection des mineurs dans les institutions éducatives contre des personnes accusées de mauvais traitements par le passé.
La loi, présentée par le député Ofir Katz (Likoud), dispose que toute personne qui a été condamnée pour mauvais traitements ou agression sur un mineur ou toute personne considérée sans défense, ne pourra plus occuper un poste dans le domaine de l'éducation ou dans la surveillance de personnes sans défense. Toute personne qui voudra travailler dans le domaine devra fournir un certificat de la police qui confirme qu'elle n'a pas été condamnée pour de telles infractions par le passé. L'obligation de vérification incombe aussi à l'employeur. Le certificat de la police sera présenté aux parents au moment de l'inscription de leur enfant dans la structure scolaire ou éducative.
Les débats à la Knesset ne reprendront donc qu'après les fêtes de Tichri. Cette période devrait être mise au service de pourparlers entre la coalition et l'opposition au sujet de la réforme judiciaire. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Netanyahou.
Néanmoins, les espoirs de parvenir à un accord sont minces. Aujourd'hui, le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a réclamé un gel de la législation pendant 18 mois pour accepter de s'asseoir autour de la table des négociations.
Cette demande a été rejetée par le Likoud. ''Il rêve'', a lancé Amihaï Chikli, ministre de la Diaspora, ''Même aux Palestiniens, il ne fixe aucune condition'', a-t-on aussi entendu.
Par ailleurs, d'après des informations révélées sur Kan, un compromis sur la clause de raisonnabilité aurait été accepté par Lapid, le jour du vote à la Knesset, la semaine dernière. Le chef de l'opposition avait accepté la proposition du ministre Yoav Gallant. Mais Liberman et Mihaeli ont catégoriquement refusé de suivre. Lapid a alors baissé les bras et écrit à Benny Gantz: ''Je ne peux rien faire. Liberman et Mihaeli ne suivent pas'', a reconnu le chef de l'opposition. Gallant lui avait proposé de retarder l'entrée en vigueur de la loi au mois de janvier 2024 de manière à laisser encore six mois de discussion sur le sujet.
Lapid n'a donc pas réussi à convaincre ses collègues de l'opposition.
Le Likoud a réagi ce soir: ''La vérité sort au grand jour. Comment nous l'avons dit depuis le début, le Likoud et les partis de la coalition sont ceux qui tendent la main vers un compromis, et c'est ce qu'ils ont fait jusqu'à la dernière minute. Mais l'opposition, dirigée par Lapid, qui est l'otage des leaders de la protestation dans la rue, a saboté et empêché tout accord, cette fois aussi. Lapid, arrêtez de vous cacher, venez parler''.