Politique

A Jeddah, Américains et Souadiens discutent de la ”nécessité” d’un gouvernement d’union nationale en Israël

3 minutes
30 juillet 2023

ParIsraJ

A Jeddah, Américains et Souadiens discutent de la ”nécessité” d’un gouvernement d’union nationale en Israël
Photo by Olivier Fitoussi/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Jeudi dernier, une délégation américaine, mandatée par Joe Biden, et dirigée par Jake Sullivan, le directeur du conseil national américain de sécurité, est arrivée à Jeddah en Arabie Saoudite.
Le but de cette visite est de promouvoir un accord sécuritaire entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite qui contiendrait un volet sur la normalisation des relations entre Jérusalem et Riyad. Israël n'y participe pas et affirme se contenter des rapports transparents et détaillés qu'il reçoit de Washington concernant le contenu des discussions.

 

En cette fin de semaine, le Président Biden se dit d'un optimisme prudent. D'après les Américains, il ressort des discussions avec les Saoudiens, que seules d'importantes concessions de la part d'Israël sur la question palestinienne, pourront ouvrir la voie à cette normalisation.

Pour l'Arabie Saoudite - mais également pour l'administration Biden, rappelons-le - la solution à deux Etats doit être promue et elle s'oppose à toute démarche israélienne qui pourrait aller dans le sens d'un renforcement de la présence juive en Judée-Samarie, et encore moins d'une annexion de ces territoires.

Ainsi, la condition à toute normalisation est un engagement d'Israël envers la création d'un Etat palestinien.

A Riyad, on ne veut pas se contenter d'une promesse de Netanyahou. La composition actuelle du gouvernement laisse clairement entendre qu'aucun compromis ne sera accepté par Israël sur la question palestinienne, tant que des partis comme Otsma Yehoudit et Hatsionout Hadatit feront partie de la coalition.

C'est pourquoi, Américains et Saoudiens, ont discuté à Jeddah de la nature que devrait avoir le gouvernement israélien. Pour eux, les Israéliens doivent être dirigés par un gouvernement d'union nationale. La constitution d'un tel gouvernement devient même une des conditions à la normalisation des relations avec l'Arabie Saoudite.

 

D'après des informations rapportées par le New York Times, le roi Salman est personnellement impliqué dans les discussions alors même qu'il a légué la quasi-totalité de ses pouvoirs au prince héritier, Mohamed Ben Salman. Cette implication est destinée à s'assurer que la question palestinienne sera bien au coeur de tout accord avec Israël.

Ainsi, les diplomates américains et saoudiens envoient un signal explicite aux chefs de l'opposition israélienne pour qu'ils acceptent de lever le boycott à l'encontre de Netanyahou et le rejoignent dans un gouvernement qui exclurait la droite du Likoud.

Soulignons que toutes ces discussions se déroulent alors qu'aucun représentant israélien n'est présent dans la salle.

 

Ces appels de l'étranger s'ajoutent à ceux de l'intérieur. De plus en plus de voix, y compris au sein du Likoud, se font entendre pour aller vers un gouvernement d'union. C'est le cas, notamment, du ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui pousse dans ce sens, estimant que c'est le meilleur moyen pour parvenir à apaiser l'atmosphère dans le pays et à éviter les menaces qui pèsent sur la sécurité d'Israël.

Un sondage paru dans Israël Hayom, réalisé par l'institut Maagar Mo'hot, montre que la population israélienne, quant à elle, est divisée sur cette question. Ainsi, 35% des personnes interrogées souhaitent voir un gouvernement d'union nationale, 29% un gouvernement de droite et 27% un gouvernement de gauche.