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Moshé Radman, l'un des leaders du mouvement de protestation actuel, avoue dans une interview au journal Calcalist, que son objectif n'est pas d'obtenir le retrait de la réforme judiciaire mais bien de faire tomber le gouvernement.
Le journaliste lui demande: ''Mais comment faire tomber le gouvernement? Nous sommes encore dans une démocratie, et il n'y a pas d'élections en vue.''
Ce à quoi Radman répond par la description d'un scénario apocalyptique: ''On commence par nuire à la situation économique. On voit déjà que certains sortent leur argent, et bientôt on verra des retraits d'investissements à la bourse. Hélas, cela va conduire à une inflation folle et à une augmentation du taux d'intérêt, ce qui va rendre la vie très difficile au public. Les gens vont commencer à étouffer sous leurs crédits, ils n'auront plus d'argent pour faire leurs courses au supermarché. Dans trois ou quatre semaines, vous verrez des lettres d'officiers du Shabak et du Mossad qui annonceront leur démission, et il y aura bien un député qui dira qu'il ne peut pas continuer comme ça. L'Etat va s'effondrer, à mon grand regret, nous allons devoir fermer les yeux et nous boucher le nez et les laisser nous conduire à cette situation''.
A la question de savoir comment le mouvement de protestation va participer à ce projet, Radman répond: ''Nous allons voir des gens qui retirent de l'argent de la bourse et même de leurs comptes courants et nous allons continuer à mener une protestation dans les rues comme Israël n'en a jamais connu. Parallèlement, les services de sécurité et les services publics vont progressivement se décomposer''.
Il ajoute: "J'espère que je vais réussir à convaincre tout le monde que désormais l'objectif est de faire tomber le gouvernement, car ce gouvernement a signé sa propre délégitimation''.
Ce soir, l'agence de notation S&P a rejoint Moody's dans un rapport qui met en garde contre les effets néfastes sur l'économie israélienne de la querelle politique interne qui secoue le pays.
''La réforme contestée entraine des protestations publiques importantes. Si le gouvernement poursuit le processus législatif sans accord avec l'opposition, le conflit va s'intensifier et va peser sur la croissance économique sur le moyen terme'', considère S&P.
Néanmoins l'agence n'a pas décidé de baisser la note de crédit attribuée à Israël: "les notations de crédit que nous avons effectuées sur l'économie d'Israël dans le passé ont toujours été affectées par des risques politiques et sécuritaires. Israël a une histoire d'élections fréquentes et de changements de gouvernement, ce qui rend difficile la prévision de la politique économique. Néanmoins, nous ne nous attendons pas à ce que les risques politiques ou régionaux dégénèrent en un conflit interne important ou en un conflit armé en cours à Gaza ou en Cisjordanie. Les points forts du crédit d'Israël comprennent son économie riche et diversifiée et un réservoir d'épargne privée relativement important ."
Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a réagi à cette information ainsi qu'aux propos de Moshé Radman: "Lorsque l'on regarde au-delà des grands titres dans les médias, on voir que S&P comme Moody's ne recommande pas de baisser la notation de crédit et ne met pas en garde contre les conséquences de la réforme judiciaire sur l'économie mais sur celles de la protestation qui crée une instabilité. Et pendant ce temps, Moshé Radman, l'un des leaders de la protestation déclare explicitement que leur intention est de nuire à l'économie israélienne. L'opposition doit condamner les acteurs comme lui qui font du tort à Israël et venir dialoguer sincèrement pour parvenir à une entente, pour réparer ce qui doit l'être dans le sytème judiciaire et renforcer l'économie israélienne''.