Vie politique

Netanyahou: ”Nous donnerons du temps pour discuter de tout avec l’opposition jusqu’à fin novembre”

5 minutes
24 juillet 2023

ParIsraJ

Netanyahou: ”Nous donnerons du temps pour discuter de tout avec l’opposition jusqu’à fin novembre”
Photo by Marc Israel Sellem/POOL ***POOL PICTURE

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Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, a prononcé une allocution ce soir à la télévision. Il est revenu sur le vote de la première mesure de la réforme judiciaire: la réduction du champ d'application de la clause de raisonnabilité.

''Aujourd'hui, nous avons réalisé un acte démocratique qui était nécessaire. Il est destiné à rétablir l'équilibre entre les pouvoirs, ce qui existait ici pendant 50 ans. Nous avons voté l'amendement à la clause de raisonnabilité, pour que le gouvernement élu puisse mener une politique en fonction de la décision de la majorité des citoyens israéliens''.

 

Puis il a ajouté: ''La réalisation de la volonté des électeurs n'est en aucun cas la fin de la démocratie, c'est l'essence même de la démocratie. Parce que le sujet est important, la coalition a tout fait pour parvenir à un accord avec l'opposition. Cela ne va pas de soi. Dans des cas précédents de graves querelles sur des questions publiques, aucun gouvernement n'a jamais tendu la main aux opposants à sa politique: ni pour Oslo A, ni pour Oslo B, ni pour l'expulsion du Goush Katif, ni pour les accords de transfert de territoires de l'Etat et de réserves de gaz au Liban, et en fait au Hezbollah.

Nous avons agi différemment. Nous avons accepté de suspendre la législation, nous avons arrêté pendant trois mois d'affilée. Nous avons accepté des changements significatifs dans la ligne originale. Je le dis avec regret: aucune de nos propositions de compromis n'a été acceptée. Pas une seule. Même aujourd'hui, en séance plénière, alors que les votes étaient en cours, jusqu'au dernier moment, nous avons essayé d'arriver à un accord. Mais la partie en face, a tout refusé. Je vous rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, des responsables de l'opposition soutenaient le changement de la clause de raisonnabilité. D'autres étaient même d'accord pour l'annuler complètement''.

Le Premier ministre a également évoqué les manifestations et les blocages des axes de circulation: ''Même si l'on n'est pas d'accord avec le changement mesuré que nous avons apporté, ce n'est certainement pas une raison valable pour perturber la vie et causer des souffrances à des millions de citoyens qui ne peuvent pas arriver sur leur lieu de travail ou à l'hôpital ou à l'aéroport, à cause du blocage des routes, des ambulances qui sont retardées, des feux allumés, du blocage de l'aéroport''.

 

Il a ensuite répété que la coalition voulait le dialogue avec l'opposition afin d'obtenir un consensus le plus large possible. ''Et je vous le dis: c'est possible''.

''Dans les jours qui viennent, la coalition se tournera vers l'opposition pour ouvrir un dialogue entre nous. Nous sommes prêts à parler de tout, tout de suite et de mener ces discussions pendant les vacances parlementaires afin d'arriver à un accord complet sur tout. S'il le faut nous ajouterons encore du temps, jusqu'à fin novembre. C'est largement suffisant pour s'entendre sur tout. Nous sommes d'accord sur le fait qu'Israël doit rester une démocratie forte, qu'il doit continuer à protéger les libertés individuelles de tous, qu'il ne deviendra pas une théocratie, que les tribunaux doivent continuer à être indépendants, et qu'aucun côté ne l'emporte sur l'autre. J'insiste: il ne faut pas qu'un côté domine le pouvoir judiciaire''.

 

Netanyahou a tenu à s'adresser aux réservistes: ''Nous devons tous être d'accord sur un autre point: Tsahal doit rester en dehors de toute querelle politique. Nous savons tous que Tsahal repose sur ses réservistes, dévoués et amoureux de l'Etat. Les appels à ne plus servir nuisent à la sécurité de tous les citoyens israéliens. Aucun gouvernement ne peut se permettre de se soumettre au diktat de ces refus de servir et nous ne nous y soumettrons pas.

Je vous en conjure, mes frères et mes soeurs réservistes, laissez Tsahal en dehors de la lutte politique. Nous n'avons qu'un pays, qu'une maison, qu'un peuple. A la veille de Ticha Beav, nous devons les préserver. Je dis aux chefs de l'opposition: nous pouvons continuer à nous quereller mais nous devons aussi arriver à une entente sur la suite à donner. Venez, nous pouvons y parvenir. C'est l'appel que je vous lance, je vous tends la main pour la paix et le respect mutuel en notre sein''.


Le Premier ministre a conclu: ''Un dernier mot à nos ennemis: je sais que vous ne savez pas ce qu'est la démocratie. Ne comptez pas sur nos disputes internes. Comme toujours, nous nous tiendrons côte à côté et nous repousserons ensemble toute menace sur notre cher pays''.

 

Yaïr Lapid, le chef de l'opposition, a rejeté la main tendue de Netanyahou: ''La proposition de Netanyahou de revenir discuter est vide de sens parce que ce n'est pas lui qui décide. Comme l'ont découvert tous ceux qui ont essayé de parvenir à un large consensus, Binyamin Netanyahou n'est pas vraiment le Premier ministre d'Israël. Il est l'otage de Levin, Rotman et Ben Gvir. Ce sont eux qui décident, il fait ce qu'ils disent. J'ai fait tous les efforts possibles pour éviter la fracture au sein du peuple, mais l'opposition ne sera pas le partenaire de discussions qui ne sont autre qu'un simulacre.

La déclaration de Netanyahou ce soir n'est qu'un mensonge supplémentaire, dont l'unique but est de faire baisser la pression américaine et d'endormir la protestation. Le gouvernement des extrémistes et des messianiques ne peut pas déchirer en morceaux notre démocratie l'après-midi et le soir envoyer Netanyahou dire qu'il propose un dialogue. Ils ne nous feront pas baisser les bras, nous ne renoncerons pas, la lutte ne fait que commencer''.