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La Thora ordonne l’instauration d’une société juste :
« Ne favorisez personne en justice ; donnez audience au petit comme au grand, ne craignez qui que ce soit, car la justice est à Dieu ! Si une affaire est trop difficile pour vous, déférez-la moi et j’en prendrai connaissance. »
Rachi commente de manière surprenante l’interdiction de favoritisme.
Ne favorisez personne en justice : Cela s’adresse à celui qui est chargé de nommer les juges. S’il s’agit de quelqu’un d’incompétent en matière de justice, de quelqu’un qui risque de condamner l’innocent et d’innocenter le coupable, il ne doit pas se dire : « Voici quelqu’un d’élégant, ou de vigoureux : Je vais le nommer juge. Untel m’est apparenté : Je vais le nommer juge dans la ville ». Or, étant incompétent, le voici qui condamne l’innocent et acquitte le coupable. Je tiens pour responsable celui qui l’aura nommé, comme s’il avait fait du favoritisme en justice.
Il ne s’agit dont pas pour Rachi du juge qui favoriserait injustement un des justiciables. Ce qui est ici en jeu, c’est l’impartialité totale du processus de désignation des juges.
Ce commentaire de Rachi nous enseigne l’interdiction de passe-droits. Il est interdit de profiter de circonstances ou de relations pour débusquer quelqu’un et prendre sa place. Quant à ceux qui occupent un poste de responsabilités, il leur incombe de n’agir qu’en faveur de l’intérêt général.
Celui qui agit avec droiture devient un associé de Dieu dans la création du monde, enseignent nos sages. Le monde a été créé inachevé et l’homme a le devoir d’agir avec justice à tous les niveaux. C’est cela le parachèvement du monde.
Devenons tous des associés de Dieu.
Deutéronome i, 17.
Sifré Dévarim §17.
Extrait de l'ouvrage du Rav Shaoul David Botschko ''A la table de Shabbat''