Ils se décrivent comme le fer de lance de l'aviation israélienne, sans qui aucune opération ne peut être envisagée. Ils refusent de continuer à servir alors que la Knesset vote des lois qui, selon eux, vont faire basculer Israël de la démocratie à la dictature.

De manière tout à fait exceptionnelle, le commandant de l'armée de l'air, Tomer Bar, a publié une lettre pour répondre à cette décision. Il a enjoint les supérieurs de ces réservistes à leur demander de se présenter en milouïm. ''Nous vérifions les détails qui figurent dans cette lettre et leurs implications. Ceci étant, la responsabilité qui nous incombe n'a pas changé, nous devons poursuivre le dialogue avec les réservistes et les soldats réguliers. Nous appelons les réservistes à se présenter en milouïm''. Il appelle à préserver le statut de l'armée de l'air, au-dessus de toute querelle, en soulignant que sa cohésion est indispensable.
La classe politique a aussi réagi à cette lettre des 161 réservistes de l'armée de l'air. Le ministre de l'Education, Yoav Kisch, lui-même ancien pilote de chasse, a déclaré: ''Le refus de servir sape les fondements de la démocratie. Nous apprenons avec tristesse la demande de 161 combattants de l'armée de l'air de cesser leur service et nous poursuivons notre chemin... L'Etat d'Israël est plus fort que tous ces refus de servir qui sont extrêmes et il continuera à être une démocratie forte même après le vote de la loi sur la clause de raisonnabilité la semaine prochaine. Le jour où l'Etat d'Israël, souverain, se pliera devant le chantage et les menaces d'un groupe militaire, aussi important et indispensable soit-il, nous saurons alors que nous ne sommes plus vraiment dans une démocratie qui fonctionne''.
Dans les rangs de l'opposition, le député Guidon Saar a, lui, demandé de renforcer ''le Chef d'Etat-major, Herzi Halévy, pour ses propos de ce matin et le commandant de l'armée de l'air pour sa lettre importante. Israël ne peut pas exister sans Tsahal. Tsahal ne sert pas le gouvernement mais elle est un outil de défense du peuple contre nos nombreux ennemis qui attendent l'instant qui leur donnera l'avantage. Il faut laisser Tsahal en dehors de toute querelle profonde entre nous''.