Un mois après l'élection de Karine Elharrar comme représentante de l'opposition à la commission de nomination des juges, la coalition a désormais aussi le sien. Il s'agit d'Itshak Kroizer, du parti Otsma Yehoudit, comme convenu dans les accords de coalition.
On se souvient que l'élection de Karine Elharrar avait été houleuse. Alors que la consigne donnée aux membres de la coalition par le Premier ministre était de voter contre les deux candidates – Tally Gottlieb (Likoud) et Karine Elharrar (Yesh Atid), cette dernière a été élue par 58 voix contre 56. Gottlieb n’avait obtenu que 15 voix pour alors que 59 députés ont voté contre. Rappelons que le vote est secret pour cette désignation.
Ce résultat signifie deux choses: la consigne donnée par Netanyahou n’a pas été suivie par tous les députés de la majorité, au moins 4 ont désobéi. La deuxième conclusion était qu'il allait y avoir un deuxième vote pour désigner le second représentant de la Knesset, qui devait être cette fois un membre de la coalition.

C'est désormais chose faite. Kroizer a été désigné par 86 députés.

 

Pour autant, le débat n'est pas clos. En effet, la coalition, dans le cadre de son projet de réforme judiciaire, veut modifier la composition de la commission de nomination des juges, au minimum pour que les juges en son sein ne diposent plus d'un droit de veto. L'opposition est absolument contre ce changement.

La commission doit se réunir afin de désigner des nouveaux juges. Mais le ministre de la Justice, Yariv Levin, n'est pas pressé de le faire. Disposant de l'autorité de la convoquer ou pas, il temporise par rapport à la réforme qu'il porte.
Après l'élection de Karine Elharrar, les chefs de l'opposition, Benny Gantz et Yaïr Lapid, avaient décrété qu'ils quitteraient la table des négociations autour de la réforme, tant que la commission n'était pas réunie.

 

Dès la désignation d'Itshak Kroizer, Yaïr Lapid a adressé un courrier au Premier ministre, lui demandant que la commission de nomination des juges soit réunie dans les 14 jours. Dans le cas contraire, il prévient qu'il se tournera vers la Cour suprême.

Benny Gantz a lui aussi appelé à réunir cette commission. Il s'est adressé à ceux qu'ils considèrent comme les ''modérés'' de la coalition pour qu'ils reviennent s'assoir à la résidence présidentielle poursuivre les discussions autour de la réforme. ''Il est temps de réunir la commission, pour désigner des juges'', a déclaré Gantz, ''si elle n'est pas réunie avant l'hiver, cela signifierait que des dizaines de milliers d'Israéliens seraient pris en otage au nom des ambitions politiques de Netanyahou et Levin. De nombreuses personnes qui sont dans l'attente d'un jugement continueront à attendre, parce que pour Levin et Netanyahou, la politique passe avant les citoyens''.

 

Itshak Kroizer a précisé qu'il veillerait à ce que chaque juge choisi possède une vision juive et sioniste, ce qui, affirme-t-il, n'exclut pas les juges non juifs: ''Il y a pas mal de Musulmans, de Druzes, de Chrétiens, de Circassiens qui ont une vision sioniste du monde, qui sont liés au projet sioniste, qui servent dans les services de sécurité et qui contribuent à l'Etat''.