Vie politique

Gestion des manifestations: Le gouvernement donne une semaine à Baharav Miara pour donner des instructions qui s’appliqueront à tous

4 minutes
9 juillet 2023

ParIsraJ

Gestion des manifestations: Le gouvernement donne une semaine à Baharav Miara pour donner des instructions qui s’appliqueront à tous
Photo by Marc Israel Sellem/POOL ***POOL PICTURE

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La conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav Miara, était appelée ce matin (dimanche) à rendre des comptes devant le conseil des ministres sur la gestion des manifestations de ces derniers mois et l'application de la loi qui y a été faite.

Le gouvernement à l'unanimité a reproché à Baharav Miara le traitement de faveur qui était réservé aux manifestants de gauche contrairement à ce qui se produit lorsque des orthodoxes, des membres de la communauté éthiopienne, des habitants de Judée-Samarie ou des Arabes manifestent.

Baharav Miara a transmis des chiffres aux ministres qui les ont confortés dans cette impression: sur 572 arrestations auxquelles la police a procédé pendant ces six mois de manifestations, seules 6 mises en examen ont été prononcées. Par ailleurs, contrairement à ce qui avait cours au moment des manifestations contre le retrait de Gaza, aucun des accusés n'a été incarcéré jusqu'au jugement.

 

Netanyahou a interrogé Baharav Miara sur la manière dont sont considérés les appels au refus de servir et à la désobéissance: ''Vous ne faites rien face à ceux qui appellent à refuser de servir et de se présenter aux périodes de réserve de Tsahal, ni contre ceux qui appellent à la rébellion. C'est une atteinte à la sécurité de l'Etat'', a dit le Premier ministre.

La ministre des Transports, Miri Regev, a demandé de trouver une réponse aux manifestations qui bloquent l'aéroport: ''L'aéroport n'est pas un terrain public, il s'agit d'une zone sécuritaire importante pour l'Etat d'Israël. Je n'accepterai pas qu'il soit utilisé et que son quotidien soit perturbé, que des vols soient empêchés ou des routes bloquées. Je demande de mettre un terme à cette application sélective de la loi, la politique et les opinions personnelles ne doivent pas entrer en considération. Le bien du public, la liberté de circulation et la sécurité de l'Etat sont plus importants''.

Face aux critiques des ministres, la conseillère juridique du gouvernement a lancé: ''J'espère que vous n'attendez pas un quota de personnes arrêtées''. Elle a, par la suite, expliqué qu'il n'y avait pas de ''protestation effective sans perturber l'ordre public''. Cette remarque a fait bondir le Premier ministre: ''Ce que vous venez de dire est choquant. Si c'est le standard, je veux l'entendre. Ce que vous dites c'est que pour qu'une manifestation soit bonne, il faut qu'elle enfreigne la loi. C'est vraiment incroyable. Cela met en péril l'Etat de droit''.

Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a ensuite reproché à Gali Baharav Miara: ''Je me souviens que Madame a prononcé un discours contre la réforme. N'êtes-vous pas dans une situation de conflit d'intérêts? Nous voulons obtenir des informations et des clarifications afin que tous les citoyens d'Israël sachent. Faire un discours contre la réforme, c'est permis. Mais ici, pas un mot. Il ne faut pas s'étonner qu'il n'y ait aucune arrestation parmi les organisateurs de ces événements, aucune enquête ouverte. De quelle égalité parlez-vous? C'est sur les actes que l'on juge. Comme par hasard, personne n'a été arrêté, quel miracle. Comment est-ce possible? Pour finir, je n'ai qu'une seule chose à dire: faites comme bon vous semble. Nous voulons juste avoir un document écrit qui précise ce qui est permis et ce qui est autorisé. Les policiers ont le droit de savoir. Tout le peuple d'Israël doit savoir, parce que franchement, transformer Ayalon en terrain de jeu privé, n'est pas une si mauvaise idée. Je veux les instructions claires dans tous les domaines, par écrit''.

 

Au terme de cinq heures de discussions houleuses, les ministres ont demandé à Gali Baharav Miara de leur faire parvenir dans les deux jours, des instructions claires concernant le blocage de l'aéroport et d'ici la semaine prochaine, celles concernant le blocage des axes de circulation, les manifestations devant le domicile privé des ministres, le harcèlement des élus et de leurs proches ainsi que face aux appels à la rébellion et au refus de servir dans Tsahal.