Vie politique

Yaïr Lapid appelle la histadrout à rejoindre la protestation. Les centres BIG annoncent une grève

4 minutes
9 juillet 2023

ParIsraJ

Yaïr Lapid appelle la histadrout à rejoindre la protestation. Les centres BIG annoncent une grève
Photo by Michael Giladi/Flash90

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Lundi, la loi sur la réduction du champ d'application de la la clause de raisonnabilité, sera présentée devant la Knesset en première lecture.
Les leaders de la protestation contre le gouvernement ont d'ores et déjà prévenu qu'une grande journée de perturbations aurait lieu le lendemain (mardi) si cette loi était votée: blocage de l'aéroport, blocage des grands axes de circulation mais aussi grèves dans plusieurs sociétés qui ont déjà annoncé qu'elles permettraient à leurs employés de s'absenter sans perte de salaire.

Parmi ces sociétés, se trouvent les centres commerciaux BIG. La direction de cette chaine a fait savoir ce matin (dimanche) que ses magasins seront fermés ce mardi pour protester contre la promotion de la législation sur la réforme judiciaire. ''Si la loi sur l'annulation de la clause de raisonnabilité dans sa version actuelle est votée en première lecture lundi par la Knesset, nous verrons dans cette démarche un pas vers une corruption du pouvoir illégale, un pas supplémentaire vers la dictature'', a publié la direction des centres commerciaux BIG.

Elle ajoute: ''Une telle loi portera un coup fatal aux affaires et à l'économie d'Israël et mettra en péril directement et immédiatement notre statut de leader en Israël. Afin de protester et d'empêcher le vote de cette loi corrompue, nous participerons ce mardi à la grève programmée. Les centres BIG de Kiryat Shmona jusqu'à Eilat feront grève et seront fermés''.

Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a, de son côté, appelé la histadrout à rejoindre le mouvement de protestation. ''J'appelle la Histadrout à parlayser le marché. Dans un Etat non démocratique avec un tel pouvoir, les droits des travailleurs seront bafoués. En particulier, lorsque le ministre des Finances s'oppose à l'existence de la Histadrout'', a déclaré Lapid.

 

Parallèlement, 500 membres de l'université hébraïque de Jérusalem et des centaines de l'université de Tel Aviv ont publié une lettre dans laquelle ils appellent à lutter contre le projet gouvernemental et la proposition de loi sur la clause de raisonnabilité. ''L'idée d'instaurer une loi qui empêche d'examiner la raisonnabilité de toute décision ministérielle ou gouvernementale conduira à une corruption totale des services publics'', écrivent-ils.


Il convient, dans ce contexte, de rappeler que la loi qui sera portée demain (lundi) devant la Knesset, n'annulera pas la clause de raisonnabilité mais limitera son champ d'application afin de réduire l'ingérence des juges dans les décisions gouvernementales. Cette proposition n'est autre que celle du juge à la Cour suprême, Noam Solberg, et a fait l'objet d'un consensus lors des discussions avec l'opposition à la résidence présidentielle. Notons, par ailleurs, qu'elle figurait dans le programme du parti de Guidon Saar, Tikva Hadasha, et a été retirée du site officiel du parti dès que la coalition a déclaré qu'elle ferait voter cette loi dans les prochains jours.

Par ailleurs, la réduction du champ d'application de la clause de raisonnabilité, n'empêchera pas toute possibilité pour les juges d'annuler une décision gouvernementale. Les magistrats disposent encore de tout un arsenal juridique leur permettant d'agir dans ce sens, si une décision s'avère anti-démocratique ou portant atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux.

 

Les menaces actuelles des protestataires ne sont pas sans rappeler celles qui avaient fait reculer le gouvernement en mars dernier. Le lundi 27 mars, le pays avait été parlaysé par un vaste mouvement de protestation, comprenant l'arrêt du trafic aérien. Le Premier ministre avait alors annoncé une suspension de la législation et le début des discussions à la résidence présidentielle.

Trois mois et demi plus tard, les masques sont tombés concernant les véritables intentions de l'opposition et des leaders de la protestation qui s'est radicalisée dans ses méthodes. Reste à savoir comment le gouvernement réagira cette fois face à la pression de la rue.