Pendant son interrogatoire, Me Amit Haddad, l'avocat du Premier ministre est revenu sur les relations d'amitié entre Milchan et le couple Netanyahou qui étaient à l'origine des cadeaux de l'homme d'affaires.
Me Haddad: Vous et le couple Netanyahou êtes devenus des amis proches avant que Netanyahou ne devienne Premier ministre?
Milchan: Exact
Me Haddad: Vous n'avez jamais pensé à arrêter de lui offrir des cadeaux, n'est-ce pas? Même lorsque Netanyahou était dans l'opposition?
Milchan: C'est vrai, cela n'avait aucun rapport.
Me Haddad: Je comprends que par rapport à votre richesse, il s'agissait d'un sujet minime.
Milchan: C'était insignifiant
Me Haddad: Cela ne vous perturbait pas, ne vous pesait pas?
Milchan: Non
Me Haddad: Confirmez-vous que jusqu'à l'ouverture de l'enquête, vous ne saviez pas combien coûtait une bouteille de champagne ou des cigares?
Milchan: Je n'en ai pas la moindre idée
Me Haddad: Cela n'a jamais été pour vous un sujet de préoccupation?
Milchan: Jamais
Me Haddad: Vous n'avez jamais calculé combien coûtaient ces cadeaux?
Milchan: Jamais
Milchan a, par ailleurs, confirmé que Netanyahou et lui n'avaient jamais cherché à cacher leur amitié, puisqu'il n'y avait aucun problème à cela, ni à cacher le fait qu'il lui faisait des cadeaux car il avait été informé que cela était tout à fait légal et autorisé par le conseiller juridique du gouvernement. Il a, en outre, précisé que s'il avait dû se cacher pour lui faire des cadeaux, il ne les aurait pas faits.
Il a expliqué les noms de code donnés à ces cadeaux - roses, feuilles - comme une plaisanterie entre amis.
Jamais, raconte Milchan, le couple Netanyahou ne s'est fâché lorsqu'il n'amenait pas avec lui du champagne et des cigares.
Il a reconnu que Sarah Netanyahou avait offert des cadeaux à son épouse, Amanda, au nom de leur amitié. Il a précisé que la valeur des cadeaux n'avait absolument aucune importance pour lui, d'autant plus que les Netanyahou et lui, ne ''jouent pas dans la même cour'' sur le plan des capacités financières.
Me Haddad est également revenu sur la fusion entre Keshet et Reshet concernant la chaine 10 dont Milchan était actionnaire et que souhaitait Netanyahou en tant que ministre des Télécommunications. Milchan a reconnu que Netanyahou était interessé par promouvoir cette fusion et par contraindre par la loi les sociétés à diminuer les commissions sur les publicités à la télévision. Toutes ces dipositions auraient pu avantager la chaine 10 qui était au bord du gouffre.
Milchan a soutenu que Netanyahou ne s'est intéressé au sujet que parce qu'il y voyait, déjà avant d'être Premier ministre, un intérêt pour le marché des télécommunications en Israël. Notons que finalement ces mesures n'ont jamais été adoptées.
Un des moments-clés de cette journée a été quand Milchan a reconnu qu'il avait déformé la réalité lors de l'enquête de police en cherchant à diminuer l'importance de l'amitié entre lui et le couple Netanyahou. ''J'étais sous pression'', a-t-il déclaré devant la Cour, ''C'est pour cela que j'ai dit cela. Notre amitié est très forte et dénuée de tout intérêt''.
L'homme d'affaires a dit être toujours un ami proche de Netanyahou mais qu'ils ne s'adressaient plus la parole en raison du procès en cours.
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