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 »Je n’ai jamais reçu de cadeau de la part de Netanyahou »: deuxième jour d’audience d’Arnon Milchan

4 minutes
26 juin 2023

ParIsraJ

 »Je n’ai jamais reçu de cadeau de la part de Netanyahou »: deuxième jour d’audience d’Arnon Milchan
Photo by Oren Ben Hakoon/POOL

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L'audience de l'homme d'affaires, Arnon Milchan, devant la Cour de Jérusalem au procès Netanyahou dans le cadre du dossier 1000, s'est poursuivi aujourd'hui (lundi).

La procureure Liat Ben Ari s'est intéressée aux liens d'amitié entre Milchan et Netanyahou. Elle lui a demandé de quelle manière leur amitié avait été influencée par les cadeaux qu'il faisait au couple Netanyahou.

Milchan: ''Aucune influence. Il ne m'a jamais traversé l'esprit qu'il puisse y avoir un problème avec notre amitié. Je n'ai aucune idée des quantités que j'ai offertes. C'est quand l'enquête a commencé que j'ai compris que c'était exagéré''.

Ben Ari lui a ensuite demandé pourquoi il n'a jamais refusé aucune demande de cadeaux de la part du couple Netanyahou: ''Nous étions amis et j'étais content de leur faire des cadeaux'', a-t-il répondu.

Milchan a reconnu que l'essentiel des cigares qu'il achetait en Israël était pour Binyamin Netanyahou.

Il a poursuivi son témoignage sur ses liens d'amitié avec les Netanyahou: ''Mes rapports avec le Premier ministre et son épouse étaient amicaux mais comme il était Premier ministre, il était une pièce du puzzle que nous essayions de construire avec les Jordaniens, les Egyptiens et les Palestiniens. On ne pouvait pas faire ça sans le Premier ministre, c'est à cela que je pensais, pas aux cadeaux. Mais s'ils ont pu faire du bien au Premier ministre''.

A la question de savoir s'il avait reçu des cadeaux de la part du couple Netanyahou, Milchan a répondu: ''Je n'ai jamais reçu de cadeaux de Netanyahou''. Il a ajouté que d'après ce qu'il sait, Sarah a offert des cadeaux à sa femme Amanda, mais qu'il ne sait pas lesquels.

 

Dans l'acte d'accusation, il est stipulé que Milchan a sollicité Netanyahou pour obtenir un visa pour les Etats-Unis qu'il avait du mal à avoir et que Netanyahou s'en est inquiété auprès du secrétaire d'Etat de l'époque, John Kerry. Ce refus était vraisemblablement lié à des missions qu'il avait menées pour le compte d'Israël et qui ne sont pas autorisées à la publication.

Devant la Cour, Milchan a déclaré: ''Dans le cadre de ce travail, il se peut que j'ai trop parlé et quand j'ai voulu renouvelé mon visa, on m'a accordé un renouvellement pour un an uniquement. Cela m'a inquiété et on m'a expliqué que mes missions avaient un peu secoué les Américains. Alors, j'ai commencé à frapper à toutes les portes. J'étais vexé de constater qu'au lieu de recevoir un visa pour 10 ans comme tout le monde, j'étais sanctionné pour avoir parlé et agi en faveur de l'Etat''.

Milchan a affirmé qu'à ce moment là, il a parlé de son problème de visa avec la terre entière, y compris avec Netanyahou. Il a raconté que ce dernier lui a conseillé de se tourner vers l'ambassade. ''Il (Netanyahou) ne m'a pas aidé, il ne pouvait pas à cette époque. Il m'a dit d'appeler l'ambassadeur Dan Shapiro. Puis Shapiro m'a appelé et m'a dit 'tout va bien, envoyez Hadas, vous allez recevoir votre visa''. Il a nié que John Kerry ait été sollicité.

Parallèlement, Milchan a confirmé une scène à Balfour quand il est arrivé avec du champagne et des cigares et a demandé à Netanyahou où en était sa demande de visa.

 

Milchan est également revenu sur sa conversation avec Yaïr Lapid, à l'époque où il était ministre des Finances, et qu'il cherchait à obtenir des avantages fiscaux par le biais d'une loi. ''Je suis allé chez lui, dans son sous-sol, nous avons parlé. Il m'a dit qu'il ne connaissait pas la loi''.

Ben Ari: ''Connaissiez-vous Lapid?'', Milchan: ''Il était un bon ami, il a travaillé pour moi, comme vous l'avez vu sur les photos, il faisait partie de la famille''.

 

L'interrogatoire s'est poursuivi en évoquant les liens avec différents hommes d'affaires que Milchan a présentés à Netanyahou. L'un d'entre eux est un indien qui était dans l'industrie automobile. Milchan voulait qu'il créé une usine en Israël qui rapproche économiquement Israéliens et Palestiniens. C'est la raison pour laquelle il l'a présenté au Premier ministre. Finalement, le projet n'a jamais vu le jour en raison du Printemps arabe.

Ben Ari a alors demandé à Milchan s'il avait un intérêt pour ses affaires à ce que ce projet voie le jour. ''Ce qui m'intéresse dans la vie c'est de faire la paix. Si cela avait marché, alors cela aurait eu un impact économique, mais ce n'est pas pour cela que je poussais à sa réalisation. Il y a des choses plus simples à faire pour développer ses affaires que de chercher un partenariat entre les Israéliens et les Palestiniens'', a répondu Milchan.

 

L'audience a également tourné autour du rapport de Netanyahou aux médias. Milchan a déclaré que ce qui préoccupait Netanyahou était la manière dont la presse traitait son épouse et que c'est l'unique raison pour laquelle il s'intéressait à ce sujet.

 

L'audience a été levée un peu après 17h et doit reprendre demain.