Si de telles mesures draconiennes ont été prises, c'est suite à l'incendie de plusieurs maisons et véhicules pendant l'après-midi de samedi, dans le village arabe d'Umm Safa, par des Israéliens.
En réalité, les faits ont commencé bien avant. Dans la nuit de jeudi à vendredi, pendant près de trois heures, la route d'accès aux localités juives d'Ateret et Neve Tsuf était bloquée parce que des Arabes d'Umm Safa lançaient des pierres et des bouteilles incendiaires. Il aura donc fallu trois heures pour que les forces de sécurité israéliennes interviennent et mettent fin à cette attaque.
Mais le même scénario s'est reproduit pendant la journée de vendredi.
Samedi après-midi, un groupe d'une dizaine d'habitants juifs ont été pris pour cibles par des terroristes et ont décidé de se sont rendre dans le village arabe d'Umm Safa où ils ont incendié des voitures et des maisons.
Dans la soirée, donc, c'est tous les habitants de la localité juive d'Ateret qui ont été soumis à ce qu'ils ont appelé ''une punition collective'' suite aux tensions de ces 48 dernières heures.
Dans des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux on peut voir que les esprits se sont échauffés et que la police a fait usage de la force contre les habitants d'Ateret qui protestaient contre l'attitude des forces de l'ordre à leur encontre. Un des policiers a tiré sur la barbe d'un habitant, lui en arrachant un morceau, un autre a utlisé un taser.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a demandé ce matin (dimanche) des explications aux services de police quant à cette répression. Il veut comprendre pourquoi un blocus a été décrété sur Ateret et pourquoi un taser a été utilisé contre un habitant venu protester.
''Le ministre Ben Gvir a souligné hier dans un entretien avec le chef de la police Yaakov Shabtaï et le commandant du secteur de Judée-Samarie, qu'il s'opposait à toute infraction à la loi. Dans le même temps, il est interdit de procéder à des punitions collectives. De la même manière que l'on ne permet pas de blocus sur Issawiya, il est difficile de comprendre pourquoi on peut le faire sur le yishouv Ateret. En outre, l'utilisation du taser contre des civils qui ne représentent aucun danger est problématique'', a fait savoir l'entourage du ministre.
Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a lui aussi réagi aux événements: ''Tsahal et les forces de sécurité doivent agir avec une détermination beaucoup plus grande face au terrorisme et aux troubles à l'ordre public de la part des Arabes comme ce que l'on a pu voir ces trois derniers jours dans la région du yishouv Ateret. Nous ne laisserons pas s'installer une réalité dans laquelle les habitants juifs se sentent comme des canards dans un champ de tirs aux alentours de leur lieu d'habitation, de manière quotidienne et dans laquelle ils doivent compter leurs morts''. Puis il a ajouté: ''Même dans cette situation très complexe, se faire justice soi-même est mauvais, nuisible et peut entrainer une perte de contrôle et une anarchie dangereuse. J'appelle tout le monde à éviter d'entreprendre des actions qui nuisent à la présence juive en Judée-Samarie''.
Puis en référence au communiqué du Chef d'Etat-major, du chef de la police et du chef du Shabak qui affirme que les actes de violence des habitants juifs sont assimilables à du ''terrorisme nationaliste'', Smotrich déclare: ''La tentative de mettre sur le même plan le terrorisme arabe et des actions civiles de riposte, aussi graves soient-elles, est une erreur morale qui est dangereuse dans les faits''.
Le ministre Smotrich s'est également exprimé sur les détentions administratives décrétées ces derniers jours contre plusieurs habitants des implantations: ''Il s'agit d'une mesure draconienne et le fait qu'elle ne soit utilisée que contre les habitants de Judée-Samarie et pas contre d'autres groupes violents dans le pays est une grave discrimination. La punition collective infligée au yishouv Ateret est grave et scandaleuse. Cela fait des mois que nous réclamons l'instauration de barrages et de contrôles minutieux à l'entrée et à la sortie des villages ennemis, ce que l'on nous refuse jusqu'à aujourd'hui sous prétexte que l'on ne peut pas décréter de punitions collectives. Comment se fait-il que dans le village d'Umm Safa, le village duquel sont sortis ces derniers jours, sans arrêt, des émeutiers arabes, aucun contrôle ne soit effectué mais qu'à Ateret oui? J'appelle l'armée à cesser cela immédiatement''.

Le représentant de l'Union européenne à Gaza et en Judée-Samarie, Sven Kühn von Burgsdorff, s'est rendu dans le village de Turmus Aya, pour constater les dégâts causés mercredi dernier quand des jeunes Israéliens des localités voisines ont incendié des champs, des voitures et des maisons dans ce village arabe. Il a qualifié les incendies d'actes terroristes commis par ''les colons contre les Palestiniens'' et ajouté: ''en tant que puissance occupante, Israël est responsable de la protection des Palestiniens''.