Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, a décidé d'aller dans le sens du chef de la police et de celui du Shabak et a ordonné l'arrêt des travaux pour la construction du champ d'éoliennes sur le plateau du Golan, contre lesquels manifestait violemment une partie de la communauté druze ces derniers jours.

Cette décision est contraire à la position du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui avait annoncé aux responsables de la communauté druze, jeudi dernier, que personne n'étant au-dessus de la loi, les travaux se poursuivraient, sauf mardi, jour de la Fête du sacrifice.

 

Aujourd'hui (samedi), des milliers de Druzes ont participé au rassemblement d'urgence des chefs de la communauté. Le président du conseil régional a parlé en hébreu et a accusé le Premier ministre: ''Netanyahou a envoyé Ben Gvir pour nous déclarer la guerre. Qui est-il Netanyahou? Nous allons lui montrer qui est la communauté druze. Nous sommes prêts à la guerre''.

Le chef spirituel de la communauté, le Cheikh Taoufik Tarif, a menacé que si le gouvernement ne se conformait pas aux exigences druzes alors ''il y aura une réaction que le pays n'a encore jamais vue''. Le Cheikh a appelé à arrêter sur le champ la construction des éoliennes, à annuler les amendes et les destructions de maisons construites illégalement dans les villages druzes et à abroger ''les lois racistes'', selon ses propos, qui portent atteinte aux Druzes et qui sont la loi Kaminitz, la loi sur l'Etat nation et la loi sur le sionisme.

 

Ce soir, dans ce contexte, le Premier ministre a décidé de suspendre les travaux dès demain (dimanche).

Netanyahou s'est entretenu avec le Cheikh Taoufik Tarif et l'a informé de sa décision de suspendre les travaux jusqu'à la fête du sacrifice, comme celui-ci le demandait. Ces journées seront mises à profit pour dialoguer et les travaux reprendront dimanche prochain.

Le Premier ministre a publié un communiqué dans lequel il explique avoir ordonné ''que des efforts soient déployés au cours des prochains jours pour résoudre les problèmes d'urbanisme et de logement dans les communautés druzes du mont Carmel et en Galilée, qui affectent l'ensemble de la communauté druze, y compris les jeunes qui ont servi dans Tsahal et qui contribuent à la sécurité de l'Etat''.

 

Le ministre Ben Gvir fulmine depuis l'annonce de cette décision. Il a tweeté: ''Il suffit que les Druzes du Golan menace d'une intifada et les gardes-fous de l'Etat se soumettent. Les organisations criminelles dans le secteur arabe fondent des milices et les gardes-fous de l'Etat empêchent les détentions administratives. La gauche met le feu à Ayalon et les gardes-fous de l'Etat applaudissent. Mais à l'encontre des habitants des localités juives de Judée-Samarie, des punitions collectives sont appliquées, on procède à des détentions administratives et on agit d'une main de fer. Faut-il encore une preuve de l'autorité sélective?''.