Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.
Aujourd'hui (mercredi) aura lieu à la Knesset l'élection des deux députés qui siègeront au sein de la commission de nomination des juges.
Ce scrutin crée de vives tensions au sein du Likoud. En effet, l'usage veut que la Knesset désigne un représentant de la coalition et un de l'opposition, mais cette fois, la majorité des députés de la coalition ne veulent pas faire ce ''cadeau'' à une opposition qui sabote les négociations autour de la réforme judiciaire à la résidence présidentielle d'une part et qui fait preuve d'une tolérance troublante face aux actes de violence contre les ministres et députés de la coalition de la part des manifestants. Ils veulent désigner deux représentants de la coalition.
Notons qu'au bout du compte que la coalition dispose d'un ou de deux représentants n'influencera pas vraiment la nomination des juges puisque les représentants de la Cour suprême sont encore assez nombreux pour disposer d'un droit de veto. Mais il s'agit d'une question de principe face à l'échec jusqu'à maintenant de la réforme judiciaire voulue par la coalition.
Malgré cela, le Premier ministre Netanyahou est d'avis de suivre la coutume et de permettre à la représentante de l'opposition, Karine Elharrar (Yesh Atid), d'être élue à côté du représentant de la coalition. Derrière la volonté de Netanyahou de désigner un représentant de l'opposition se trouverait la possibilité d'obtenir en contrepartie le retour d'Arié Derhy au poste de ministre.
Yariv Levin, le ministre de la Justice, s'est exprimé dans des termes très durs, lors d'une conversation privée, rapportée dans Israël Hayom: ''Ils ne nous donnent rien. Pourquoi devrions-nous faire un pas vers eux? On manifeste contre nous, on nous frappe, on nous crache dessus et on dit à Rotman 'arrête de pleurnicher', pourquoi devrions-nous faire un pas vers eux? Qu'est-ce qu'ils nous donnent en échange? Rien. Nous sommes arrivés à une situation où ils pensent qu'ils nous font une faveur en présentant Karine Elharrar parce que sinon ils mettront le pays à feu et à sang. Pourquoi avons-nous peur d'eux? Qui sont-ils? Si nous étions dans le cas contraire, ils ne nous donneraient pas de représentant à la commission. Quand ils étaient au pouvoir, ils nous ont péniblement laissé une place dans les commissions de la Knesset. Pourquoi devrions-nous leur donner un représentant dans la commission?''.
Pour l'heure, il semble que quel que soit le résultat de cette élection, une fracture sera approfondie: celle entre la protestation dans la rue et la majorité à la Knesset ou celle au sein du Likoud.