Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.
Le théâtre de l'absurde se poursuit à l'ONU. Le secrétaire général, Antonio Guterres, a nommé, il y a deux ans, Miguel Moratinos au poste de délégué pour la lutte contre l'antisémitisme que l'institution internationale a définie comme une ''problématique mondiale''.
Moratinos était a été nommé ambasasdeur d'Espagne en Israël en 1996 avant d'occuper quelques mois plus tard le poste d'envoyé spécial de l'Union européenne au Proche-Orient pour le processus de paix israélo-palestinien. Il restera dans ces fonctions pendant six ans et demi, une période durant laquelle sa tendance pro-palestinienne a pu être remarquée.
Entre 2004 et 2010, il est ministre des Affaires étrangères du gouvernement espagnol.
Dans deux semaines, lors du congrès des Nations Unies prévu à Cordoue, Moratinos présentera son plan d'action contre l'antisémitisme. Il prévoit d'exclure l'anti-sionisme de la définition de l'antisémitisme en opposition à la définition de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA) adoptée par des dizaines de pays dans le monde.
Selon cette approche, l'anti-sionisme soit le fait de dénier au peuple juif le droit d'avoir son Etat relève de l'antisémitisme. Moratinos veut que l'ONU se désolidarise de cette conception.
Depuis qu'il a été nommé au poste de délégué pour la lutte contre l'antisémitisme, Moratinos s'est entretenu une seule fois avec Guilad Erdan, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU. Depuis, il évite de s'adresser à la délégation israélienne et a préparé son plan d'action de manière unilatérale.
D'après le site Israël Hayom, Erdan oeuvre activement pour faire changer la position de Moratinos sur l'exclusion de l'anti-sionisme de la définition de l'antisémitisme. Il explique que les diplomates israéliens ne disposeront d'aucun outil contre les propos ou les actes antisémites des employés de l'ONU. Par ailleurs, une telle décision lors du congrès de Cordoue rouvrirait la question de la définition de l'antisémitisme alors qu'il existe déjà une définition largement acceptée.
Hélas, des organisations israéliennes d'extrême-gauche agissent pour saper le travail de Guilad Erdan et ont envoyé à Guterres une lettre pour lui demander de dissocier l'anti-sionisme et l'antisémitisme. En réaction, l'ONG de droite israélienne, Ad Kan, a fait un courrier dans le sens contraire.
Erdan rappelle que jamais un employé de l'ONU n'a été inquiété après avoir tenu des propos antisémites. ''Il ne faut pas légitimer la réouverture du débat sur la définition qui est désormais actée. Des milliers d'institutions l'ont déjà adoptée. Le congrès de Cordoue nous ramènera en arrière dans la lutte contre l'antisémitisme au lieu de la promouvoir''.