Vie politique

Le député Simha Rotman pris à partie à l’université de Tel Aviv

4 minutes
28 mai 2023

ParIsraJ

Le député Simha Rotman pris à partie à l’université de Tel Aviv
Photo by Avshalom Sassoni/FLASH90

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Cela commence à devenir une habitude. Les membres de la coalition et du gouvernement ne peuvent pas se déplacer sans être pris à partie par quelques manifestants violents, la plupart du temps de l'organisation A'him Laneshek.

Après Nir Barkat et Boaz Bismuth, aujourd'hui (dimanche), c'est le député Simha Rotman, le président de la commission des Lois qui a connu ces manifestations violentes.
Il était à l'université de Tel Aviv pour participer à un panel sur la réforme judiciaire. Dès l'annonce de sa participation, tout un groupe s'est organisé pour l'empêcher de s'exprimer, tout en scandant ''Dé-mo-cra-tie''....

https://twitter.com/i/status/1662753440718639106

Le député n'a pu progresser vers la salle où se tenait le colloque qu'entouré par plusieurs policiers qui le protégeaient d'éventuelles attaques physiques.

L'un des manifestants s'est vanté sur un groupe whatsapp d'avoir réussi à lui sonner de la corne de brume dans l'oreille avant d'être écarté par la police: ''Je me suis approché et j'ai vu dans ses yeux qu'il avait peur'', s'est-il félicité.

 

A l'intérieur de la salle, les manifestants n'ont pas laissé Simha Rotman parler. Il leur a alors lancé: ''Vous n'avez pas d'arguments dont vous élevez la voix. Vous n'avez aucune chance sur le plan intellectuel donc vous vous comportez comme des voyous. Que faire, vous êtes limités, vous n'avez pas de capacités''.

Photo by Avshalom Sassoni/FLASH90


Cette attaque du député a été montée en épingle et reprise par des associations de défense des personnes handicapées mentales qui y ont vu une insulte: ''Une limite a été franchie'', ont-elles estimé.

Lavi Naor, le porte-parole des associations d'handicapés, a qualifié le propos de Rotman de ''misérable''. ''Il est vraiment regrettable qu'un député présente un public venu manifester à l'université de Tel Aviv comme des personnes ''limitées'' (en hébreu, le même mot est employé pour décrire les personnes avec un handicap mental, ndlr) et ainsi porter atteinte à tout le public handicapé. C'est une honte pour tout notre parlement. Je l'appelle à revenir sur ses propos et à s'excuser auprès des handicapés, dont une partie a voté pour lui aux dernières élections''.

Photo by Avshalom Sassoni/FLASH90


Pendant ce temps, le débat n'a pas pu se tenir et celui qui a tapé du poing sur la table n'est autre qu'un économiste qui s'oppose farouchement à la réforme et qui était venu pour présenter son point de vue. Il a réprimandé les manifestants: ''Vous jouez contre votre camp. Je suis l'un des meneurs de la protestation, je suis avec vous. Je suis venu pour parler d'économie, je ne parlerai pas sous les cris. A l'université de Tel Aviv, nous sommes capables d'entendre des opinions qui ne nous font pas plaisir''.
Les manifestants ne se sont pas laissés convaincre et lui ont répondu: ''Ce ne sont pas des opinions. Rotman doit aller en prison, on ne parle pas avec des fascistes''.

 

Lorsque le député a rejoint son véhicule, celui-ci avait été tapissé d'autocollants avec des slogans contre la réforme et le gouvernement. Un comité l'attendait aussi à la sortie.

 

Si les images ont été relayées avec fierté par les opposants au gouvernement, dont plusieurs journalistes de gauche, elles ont choqué bon nombre de personnes qui se demandent si aujourd'hui, en Israël, la norme est que chaque membre de la coalition ne puisse plus se déplacer sans une horde de policiers pour assurer sa sécurité.

 

L'organisme A'him Laneshek qui a été fondé avec la protestation contre la réforme judiciaire prend une place de plus en plus importante dans l'espace public. Ses actions sont organisées comme des opérations militaires, comme le révèle le site Arutz 7 qui publie les échanges Whatsapp avant la manifestation devant le domicile de Netanyahou jeudi dernier.

Les annonces écrites en écriture inclusive laissent entendre qu'il s'agit d'une opération clandestine, le lieu exact de la manifestation n'est donné qu'à la dernière minute et les participants sont priés de se rendre discrètement au point de rendez-vous, avec leur T-shirt ''A'him Laneshek'' à l'envers.

Les organisateurs préviennent que les noms des participants sont relevés. Des photographies des visages et des cartes d'identité sont effectuées. Les téléphones portables sont interdits pendant la manifestation et déposés avant son commencement dans une boite dans le bus.

Photo by Yonatan Sindel/Flash90


Cette manifestation avait été rapidement dispersée par la police après que les participants avaient tenté de s'approcher trop près du domicile du Premier ministre. Plusieurs d'entre eux ont refusé d'obtempérer et ont été interpellés.