Société

Les enfants adoptés non-juifs ne seront plus obligés de se convertir

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30 avril 2023

ParIsraJ

Les enfants adoptés non-juifs ne seront plus obligés de se convertir

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Une question de société épineuse a été tranchée aujourd'hui par la Cour suprême, 20 ans après le recours déposé à son sujet.

Il s'agit de la problématique des enfants adoptés qui ne sont pas juifs. Jusqu'à maintenant, un couple qui voulait adopter un enfant non-juif devait répondre à plusieurs critères qui garantissaient que l'enfant serait converti suivant la loi orthodoxe.

Entre autres, la famille d'adoption devait manger cacher, respecter Shabbat et scolariser ses enfants - y compris l'enfant adopté - dans le système public religieux. Les familles qui ne remplissaient pas ces critères devaient renoncer à l'adoption ou n'adopter que des enfants juifs.

En outre, les couples homosexuels étaient d'emblée éliminés.

Ainsi, seuls les couples religieux pouvaient prétendre à l'adoption d'un enfant non-juif afin de s'assurer que ce dernier deviendrait bien juif selon la hala'ha.

 

En 2003, un recours a été déposé devant la Cour suprême par le mouvement libéral. Le reproche fait à la méthode en vigueur était qu'elle ne prenait pas en compte le bien de l'enfant, qui souvent possède un lourd passé et pour lequel l'adoption est la seule manière de vivre une vie équilibrée et de se construire un avenir. Le mouvement libéral demandait donc d'annuler les conditions préalables pour adopter un enfant non-juif et de ne plus contraindre la famille adoptive de passer par le rabbinat orthodoxe pour obtenir la conversion de l'enfant.

 

Vingt ans plus tard, le 14 mars dernier, la Cour suprême a rendu un délibéré dans lequel elle reprend à son compte les critiques du mouvement libéral et s'oppose à la méthode appliquée par l'Etat jusqu'à aujourd'hui. Elle a demandé que les décisions relatives à ces enfants non-juifs soient adoptées au cas par cas. Le 24 mars, l'Etat a accepté la proposition de la Cour suprême qui a rendu son verdict définitif aujourd'hui (dimanche). Ainsi, le critère de la religion ne sera plus pris en compte dans l'attribution des enfants à leur famille adoptive.

Les neuf juges de la Cour suprême qui ont rendu ce verdict ont écrit: ''Nous nous félicitons de la réponse de l'Etat. Nous réitérons ce qui va de soi: dans le domaine de l'adoption d'enfants, comme dans tous ceux qui touchent aux mineurs, le principe qui nous guide est celui du bien de l'enfant. Le bien de l'enfant est celui de l'enfant particulier avec tout son contexte, son passé, ses caractéristiques et ses difficultés. Dans ce domaine, il convient de procurer la réponse optimale pour chaque enfant qui a commencé sa vie dans des conditions non optimales qui doivent être réparées du mieux possible''.