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Après près d'un mois de vacances parlementaires, la Knesset va reprendre aujourd'hui (dimanche) ses travaux.
Quels sont les principaux défis que va devoir relever la coalition pour cette saison parlementaire qui prendra fin le 30 juillet prochain?
Budget 2023-2024
La priorité de la coalition sera d'adopter le budget 2023-2024. Si cela n'était pas le cas avant le 29 mai, la Knesset serait automatiquement dissoute. Rappelons que lors de la session parlementaire d'hiver, le budget avait déjà été adopté par le gouvernement et en première lecture à la Knesset. La période du vote du budget est toujours une période tendue compte-tenu des conséquences dramatiques que peut avoir l'échec du vote. Pour l'heure, l'inquiétude est vis-à-vis des partis orthodoxes qui d'une part réclament plus de fonds pour les yeshivot que ce qui leur est octroyé mais surtout risquent de conditionner leur soutien au budget au vote de la loi sur l'enrôlement des jeunes orthodoxes à l'armée.
Loi sur l'enrôlement des orthodoxes à l'armée
Ce qui nous amène au deuxième grand défi: la loi sur l'enrôlement des orthodoxes à l'armée. Cette loi doit permettre de régulariser la dispense de service militaire pour les jeunes orthodoxes et abaisser l'âge minimum pour l'obtenir. Jusqu'à aujourd'hui, un orthodoxe doit rester sur les bancs de la yeshiva jusqu'à 26 ans pour être dispensé de service. Les partis orthodoxes demandent que cet âge soit abaisse à 22 ans. Le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a présenté un projet de loi qui prévoit un abaissement à 23 ans afin de permettre aux jeunes orthodoxes d'entrer plus tôt sur le marché du travail et ainsi de compenser leur absence sur le plan militaire par une participation croissante à l'effort économique national. Yoav Gallant, le ministre de la Défense, souhaite augmenter les avantages financiers conférés aux soldats combattants afin de les valoriser encore davantage face à la population orthodoxe qui ne sert pas. Ce point est sujet à débat entre avec le Trésor.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou n'est pas pressé de faire passer cette loi car il préfère éviter de jeter de l'huile sur le feu de la protestation dans les rues. La promesse faite aux partis orthodoxes de voter la loi avant le vote du budget ne serait donc pas tenue. Les partis orthodoxes, pour l'heure, ne veulent rien lâcher et ils menacent soit de faire tomber le gouvernement soit de s'abstenir lors du vote du budget.
Les grands rabbins des partis ashkénazes doivent rendre leur décision quant à l'attitude que devront adopter les députés de Yahadout Hatorah sur ce sujet. Du côté du parti séfarade Shass, on est prêt à accepter le report de la loi après le vote du budget.
La réforme judiciaire
Si le processus a été suspendu un peu avant la fin de la session parlementaire d'hiver, toute la question désormais est de savoir si et quand il reprendra. Pour l'instant, au moins jusqu'à la fin du mois de mai et le vote du budget, il semblerait que le gouvernement ne reprendra pas les travaux parlementaires autour de la réforme, laissant encore le temps aux négociations en cours à la résidence présidentielle, pour aboutir à une entente.
Les discussions sous l'égide du président Herzog sont en cours depuis maintenant cinq semaines. Plusieurs points ont été abordés, sur certains il existe des accords. La pierre d'achoppement est la commission de nomination des juges. La coalition tient à y avoir une majorité alors que le camp d'en face n'est pas prêt à accepter cette composition. Par ailleurs, les négociations se déroulent essentiellement entre les représentants de la coalition et ceux du parti de Benny Gantz. Le parti de Yaïr Lapid fait tout pour saboter les discussions et n'est prêt à aucun compromis, le parti Avoda, quant à lui, s'est carrément retiré de la table des négociations. Dans ce contexte, parvenir au ''large consensus'' fixé comme objectif, semble difficile.
Autre zone d'ombre: la position de Binyamin Netanyahou. Le Premier ministre est-il réellement décidé à faire passer cette réforme en l'état? Jusqu'à quelle date repoussera-t-il la reprise du processus législatif à la Knesset?
Sécurité
Ces dernières semaines, plusieurs attentats sanglants ont frappé le pays. Par ailleurs, des attaques du nord comme du sud ont été perpétrées par les organisations terroristes et il est indéniable que la question de la sécurité sera sur la table de la coalition pour cette session d'été.
Au sein des services de sécurité, l'hypothèse d'une guerre prochaine est très sérieusement envisagée.
L'ennemi principal désigné est l'Iran qui tire les ficelles en coulisses. Ainsi, le gouvernement devrait poursuivre ses actions pour empêcher les Gardiens de la révolution de s'implanter et de se développer aux frontières d'Israël, tout en continuant bien sûr à agir pour éviter que l'Iran ne se dote de l'arme nucléaire.
Il est aussi question de reprendre la politique des éliminations ciblées afin de ramener le calme aux frontières mais aussi en Judée-Samarie.
Sur le plan interne, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, va rapidement présenter une nouvelle loi sur le port du bracelet électronique pour les conjoints violents. Par ailleurs, le ministre tient à mettre sur pied, le plus vite possible, la Garde nationale, notamment après le nombre important de crimes dans le secteur arabe.
La cherté de la vie
La majorité des Israéliens attendent des mesures concrètes, efficaces et rapides pour lutter contre la cherté de la vie. Ce sujet devra aussi être une priorité du gouvernement pour cette session parlementaire d'été.
Le ministre des Finances Smotrich mais aussi le Premier ministre Binyamin Netanyahou devront prouver qu'ils tiennent leur promesse de réduire le coût de la vie.
L'élection du Grand rabbin d'Israël
C'est au mois d'août que les deux Grands rabbins d'Israël seront remplacés. Le Rav Itshak Yossef et le Rav David Lau arrivent au bout de leur mandat de 10 ans. Si la désignation du Grand Rabbin séfarade restera, a priori, la chasse gardée du parti Shass, celle du Grand Rabbin ashkénaze sera plus conflictuelle. Plusieurs voix s'élèvent pour modifier la loi qui limite à 70 ans, l'âge pour se présenter à ce poste, afin de permettre au Rav Avraham Shapira - directeur du Merkaz Harav - de postuler. Au sein du Likoud et même pour certains membres de la Tsionout Hadatit, voter une nouvelle loi ''personnelle'' dans le contexte politique actuelle serait jouer avec le feu.