Plusieurs députés ont décidé de venir en duo: un de la coalition et un de l'opposition afin de neutraliser toute hostilité sur place.
A la veille de cette journée si particulière pour tous, le Chef d'Etat-major a tenu à publier une lettre afin d'appeler à l'unité et au respect, ''au moins pour cette sainte journée''.
Parmi les nombreuses personnes qui sont tombées et dont nous allons honorer le souvenir cette semaine, il y a Yonathan Boyden. Yonathan, que son souvenir soit béni, avait fait son alya avec ses parents d'Angleterre, en tant qu'adolescent. Je l'ai rencontré pour la première fois quand il s'est présenté pour un entretien pour le bataillon Orev des Parachutistes. Quand il m'a parlé de sa volonté d'être combattant et de défendre le pays dans lequel il était monté, j'ai vu des étincelles dans ses yeux. Je l'ai accepté chaleureusement et je savais qu'il serait un excellent combattant et un bon compagnon d'armes. Yonahan a été gravement blessé au Sud Liban et il a succombé à ses blessures quelques jours plus tard. Il aimait la vie, et il était prêt à la risquer pour le pays.
Notre indépendance se dessine là où se rencontrent le choix de la vie et le fait d'être prêt à la sacrifier pour protéger le pays. Je suis un proche témoin de la douleur permanente de la chère famille de Yonathan. Comme elle, de nombreuses familles en Israël ont mal. Le deuil n'a pas d'adresse, il peut frapper à la porte de n'importe quelle famille qui envoie ses fils et ses filles servir dans l'armée.
Yom Hazikaron consacre le lien profond entre l'individuel et le national. Cette année, justement en raison des tensions, nous devons nous concentrer sur le souvenir individuel et nous envelopper de sa puissance humaine. Le devoir de mémoire nous oblige à nous unir autour de lui et à nous recentrer sur ce qui nous unit. Nous devons tous respecter les cimetières militaires et ne pas les transformer en terrain de lutte. La retenue et le silence ont un pouvoir assourdissant et la communion autour de ceux qui sont tombés et nous sont si chers ne pourra se réaliser dans le bruit de la discorde.
Cela fait trente ans que Yonathan est tombé par amour pour le pays. Le prix qu'il a payé ainsi que beaucoup d'autres, le prix qu'ont payé leurs familles par leur mort, nous obligent à en être dignes. En cet instant de communion, chacun d'entre nous porte l'image d'un de ceux qui sont tombés. Pendant les cérémonies, nous devrons nous effacer devant la douleur de la perte et nous y raccrocher comme à un bouclier contre tout autre bruit. Juste nous souvenir, ressentir la douleur et respecter''.