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A quelques jours de la reprise des activités parlementaires et du vote du budget 2023-2024, la question de l'enrôlement des orthodoxes à l'armée revient sur le devant de la scène.
Les partis orthodoxes pourraient en faire une condition de leur soutien au budget et le ministre des Finances, Betsalel Smotrich est celui qui a reçu le mandat pour proposer une solution qui convienne à tout le monde.
Il a qualifié son projet de ''nouveau contrat social''. Celui-ci se fonde sur le principe de renforcer la participation économique des orthodoxes à la société davantage que sécuritaire. En d'autres termes, la proposition de Smotrich consiste à favoriser l'entrée des orthodoxes plus tôt sur le marché du travail et non de les contraindre à s'enrôler à l'armée. En contrepartie, le service militaire des soldats non combattants sera réduit à 2 ans et pour les combattants, il restera de 2 ans et 8 mois mais pendant les huit mois supplémentaires, ils percevront un salaire plus important - jusqu'à 6000 shekels. Par ailleurs, les soldats qui auront fait un service complet pourront profiter de plusieurs avantages pendant leur service et après comme un financement total de leurs études, des préférences dans les appels d'offre ou encore des vacances offertes.
Le constat sur lequel s'est basé Smotrich pour travailler est l'échec répété de tous les gouvernements d'enrôler les orthodoxes à l'armée par la force. Il fallait donc trouver un autre moyen d'augmenter la part des orthodoxes dans le partage des tâches sociales, une autre version du ''contrat social''.
Afin d'encourager les jeunes orthodoxes à intégrer plus tôt le marché du travail, Smotrich propose d'abaisser l'âge de dispense de l'armée à 21 ans. Par ailleurs, il veut favoriser la mise en place de cours académiques et de formations en anglais, en mathématiques et en informatique pour les jeunes orthodoxes.
Le Chef d'Etat-major, Herzi Halévy, a exprimé son soutien au plan de Smotrich. Du côté du ministère de la Défense, Yoav Galant, préférerait que l'âge de dipense soit à 23 ans et il tient à augmenter encore les avantages conférés aux soldats effectuant un service long.
Sur le plan juridique, le ministre Smotrich estime que si on rééquilibre la contribution orthodoxe à la société en augmentant sa part dans la charge économique - entrée sur le marché du travail, paiement d'impôts - et d'autre part en augmentant les avantages conférés aux soldats, alors la solution proposée ne peut pas être frappée par l'argument d'iniquité.
Sur le plan politique, le principal défi face aux orthodoxes est leur crainte de voir les jeunes sortir trop tôt, selon leur vision, sur le marché du travail. Yahadout Hatorah a pourtant déjà accepté l'abaissement de l'âge de dipense à 21 ans, Shass est plus réticent mais soutiendra une telle loi si elle permet d'apporter de la stabilité, obtient le soutien du ministère de la Défense et passe l'obstacle de la Cour suprême.
Sur le plus long terme, le ministre Smotrich pense que les orthodoxes seront de plus en plus nombreux à vouloir s'enrôler dans l'armée, lorsqu'ils comprendront que d'avoir servi dans Tsahal est un atout considérable sur le marché du travail. C'est la raison pour laquelle, le ministre veut aussi, parallèlement, à son projet de contrat social renouvelé, préparer la mise en place de parcours adaptés aux orthodoxes au sein de l'armée.
Pour les opposants à ce programme, la proposition de Smotrich confère, dans les faits, une dispense légale de servir dans l'armée à toute une population à partir d'un certain âge, ce qui ne permet pas de créer une situation d'égalité. Selon eux, il n'est pas concevable ''d'acheter'' la dispense d'enrôlement des orthodoxes par des avantages économiques pour les soldats qui, pour certains à des postes combattants, mettent leur vie en danger pendant leur service.
Le député Avigdor Liberman a déjà critiqué le projet de son successeur au poste de ministre des Finances: "Les partis orthodoxes exigent de Netanyahou avec l'ouverture de la session d'été de la Knesset, une loi de désertion. Leurs représentants demande de figer dans la loi la vision de Gafni de division du peuple en deux parties - ceux qui servent dans Tsahal et risquent leur vie et ceux qui étudient à la yeshiva. Pour l'avenir de notre pays, nous devons mettre en place une égalité dans la charge sécuritaire et économique. Nous agirons avec tous les outils en notre possession pour empêcher cette loi insensée''.