Hier (dimanche), le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, était l'invité d'honneur d'une soirée en hommage à Jacques Kupfer, z'l, à Paris.

En dehors de son discours lui-même, dans lequel il a affirmé que le peuple palestinien n'existait pas, il y a un détail qui a suscité la colère de la Jordanie et qui a obligé le ministère israélien des Affaires étrangères à procéder à une clarification.

Le ministre israélien s'est exprimé derrière un pupitre où était représenté le grand Israël, comprenant donc la Jordanie dans les frontières de l'Etat juif.

Les Jordaniens ont dénoncé un non-respect des accords de paix entre Israël et la Jordanie, puisqu'une telle carte revient à nier l'existence de la Jordanie. Dans l'annonce du ministère des Affaires étrangères, il est indiqué que la Jordanie prendra toutes les mesures politiques et juridiques requises ''pour empêcher de telles actions''.

Des sources proches du pouvoir en Jordanie ont sévèrement critiqué Smotrich: ''C'est un comportement stupide. Il y a un accord de paix dans le cadre duquel les deux Etats se reconnaissent mutuellement. Une telle attitude constitue une violation des conventions internationales et elle n'aide pas le gouvernement israélien à inciter les différents acteurs à se tenir à ses côtés''.

A la demande des Jordaniens, le ministère des Affaires étrangères israélien a publié une clarification: ''Israël est lié par le traité de paix avec la Jordanie de 1994. La position israélienne n'a pas changé et Israël reconnait l'intégrité territoriale du royaume hachémite''

Par ailleurs, l'Union européenne a réagi aux propos de Smotrich sur le peuple palestinien: ''Je dois dire que je regrette ces propos inacceptables. Ils sont erronés, irrespectueux, dangereux et contre-productifs'', a déclaré Josep Borrell, le représentant européen pour les affaires étrangères.

 

La visite de Smotrich à Paris n'a pas été sans remous. Quelques manifestations ont été organisées contre sa venue et 54 organismes pro-palestiniens avaient demandé au ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, d'interdire au ministre israélien, l'entrée sur le sol français.

Par ailleurs, le directeur de la salle où devait se dérouler l'événement - Le Pavillon des Princes - a annulé la réservation quatre jours avant la date, cédant aux pressions et aux menaces.
Finalement, les organisateurs ont trouvé une autre salle à Paris et le ministre a maintenu sa venue. Il a, par ailleurs, exprimé son attachement à la communauté juive de France.