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Le mouvement pour un pouvoir de qualité, dirigé par l'avocat Me Eliyad Shraga, a déposé une requête devant la Cour suprême pour que Binyamin Netanyahou soit suspendu de ses fonctions de Premier ministre, au motif qu'il ne peut pas s'occuper de la réforme judicaire, étant lui-même mis en examen. Ce mouvement et son président avaient fait partie des militants les plus engagés lors des manifestations hebdomadaires rue Balfour à Jérusalem avant que Binyamin Netanyahou ne perde son poste de Premier ministre au profit de Naftali Bennett et Yaïr Lapid. Par la suite, pendant tout le mandat du gouvernement précédent, le mouvement avait cessé toutes ces actions pour les reprendre donc, avec l'avènement du gouvernement actuel.
Rappelons que la loi n'interdit pas à un mis en examen d'occuper le poste de Premier ministre, alors qu'il ne peut pas occuper celui de ministre. Déjà avant les élections, la question de la légalité de la candidature de Netanyahou avait été posée et la Cour avait répondu que celle-ci était légale.
Le mouvement de Me Shraga avance comme argument à sa requête que le fait que le gouvernement de Netanyahou promeut une réforme du système judiciaire, place ce dernier dans une situation de conflit d'intérêt contraire à ce que lui permet la loi.
D'ailleurs, la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav Miara avait sommé, la semaine dernière, le Premier ministre de ne pas s'impliquer dans les débats autour de ce sujet, pour éviter tout conflit d'intérêt.
Alors même que Netanyahou s'est donc présenté légalement au poste de Premier ministre et qu'il a été élu sans ambigüité pour être le chef du gouvernement actuel, la Cour suprême a décidé de considérer que la requête du mouvement pour un pouvoir de qualité était recevable.
Elle a demandé à la conseillère juridique du gouvernement et au gouvernement de rendre dans un délai d'un mois, une réponse face à cette demande. Gali Baharav Miara est, on le sait, hostile à la réforme judiciaire pour ne pas dire au gouvernement, et elle avait évoqué au détour d'une conversation, la possibilité d'étudier une éventuelle suspension de Binyamin Netanyahou de ses fonctions de Premier ministre.
La coalition est vent debout contre la décision de la Cour suprême de recevoir la requête visant à suspendre Netanyahou. Elle estime qu'il s'agit d'une ingérence juridique grossière contre le choix du peuple qui a librement choisi, lors d'élections, son chef de gouvernement.
Yariv Levin, le ministre de la Justice, a écrit, suite à cette décision: ''La tentative d'écarter du pouvoir le Premier ministre, à l'encontre de la loi, revient à bafouer le choix démocratique. Elle ne diffère pas d'un coup d'Etat militaire. L'intention est la même, le résultat est le même. Une bande de juristes qui n'acceptent pas le résultat des élections oeuvre désormais pour réaliser un coup d'Etat et suspendre le Premier ministre de ses fonctions. Ce n'est pas un hasard si les acteurs de cette démarche sont les mêmes que ceux qui mènent la lutte contre la réforme judiciaire: l'organisation de gauche appelée mouvement pour un pouvoir de qualité, la conseillère juridique du gouvernement et la juge de la Cour suprême.
Nous ne laisserons pas cette tentative réussir, elle prouve combien la réforme judiciaire est nécessaire. Une réforme qui restaurera la démocratie et l'équilibre entre les différents pouvoirs''.
Par ailleurs, les chefs de tous les partis qui constituent la coalition ont signé une lettre dans laquelle ils témoignent de leur indignation face à l'existence même d'un débat autour de la question de suspendre ou pas le Premier ministre de ses fonctions, à l'encontre de la volonté de la majorité du peuple.
La ministre des Implantations, Orit Struck, a déclaré ce matin sur Ynet Radio que si la Cour suprême décidait de suspendre Netanyahou, ''il perdrait toute légitimité. Je ne pense pas qu'il faudrait se conformer à une telle décision, elle dépasse largement le cadre de la raisonnabilité. Comment la présidente de la Cour suprême peut penser avoir le droit de mener un tel débat? Il y a une limite au nombre de fois où l'on peut cracher au visage des électeurs''.