Il a confirmé qu'il resterait à la tête du parti Shass et qu'il ferait tout pour continuer sur le chemin tracé par les Rabbanim du parti.
''Lorsque j'ai entendu la décision de la Cour Suprême - qui n'était pas une surprise - j'ai ressenti de la joie'', a déclaré Derhy, ''Il n'y a pas de plus grande joie que celle d'ôter le doute. Et c'est très bien que la décision ait été prise par 10 contre 1. Le peuple verra et jugera''.
Derhy n'a pas souhaité entrer davantage dans les détails concernant le fond du sujet mais il a redit sa détermination à poursuivre la ''révolution que les Sages du conseil de la Torah ont commencé. Peu importe sous quelle forme, nous nous sommes engagés envers nos trois dirigeants qui nous ont quittés - Rav Ovadia Yossef, Rav Chalom Cohen et Rav Shimon Baadani, zatsal - à poursuivre le chemin pour lequel ils se sont entièrement dévoués, pour tout notre public.
Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de penser à notre sort individuel. Il s'agit d'une mission et nous l'accomplirons de toutes nos forces. S'ils nous ferment la porte, nous rentrerons par la fenêtre. S'ils nous ferment la fenêtre, nous briserons le plafond, avec l'aide de Dieu''.

Quelques heures après l'annonce officielle de la décision de la Cour Suprême, le Premier ministre s'est rendu au domicile d'Arié Derhy pour s'entretenir en tête-à-tête avec lui. Au bout de 40 minutes, Netanyahou est reparti. Il a déclaré: ''Quand mon frère se trouve dans le désarroi, je viens le voir''.
Des Rabbins, y compris du monde ashkénaze, des ministres et députés de Shass, mais aussi Betsalel Smtorich, Shlomo Karhi, Amir Ohana et beaucoup d'autres personnalités politiques ont défilé ce soir au domicile d'Arié Derhy pour lui témoigner leur soutien.

Des centaines de personnes étaient regroupées devant chez lui aussi au chant de ''Al tira Israël'', tiré d'un verset qui compare Israël à un lionceau, ''Gour Arié'', et qui avait été l'hymne à Derhy au moment de sa première condamnation, à de la prison ferme cette fois, à la fin des années 1990. Et comme à cette époque, la foule scandait aussi: ''Il est innocent'' (Ou zakaï).
Les projections politiques vont bon train sur les solutions dont dispose le gouvernement pour sortir de cette crise politique. A priori, il est impossible que Derhy reste à son poste de ministre, voire le récupère pendant le mandat de la Knesset actuelle.
Netanyahou devrait respecter la décision de justice et le renvoyer de son gouvernement.
L'une des options envisageables est de nommer Derhy, Premier ministre en rotation, ce statut que la coalition actuelle avait absolument tenu à faire disparaitre. Mais, la loi est ainsi faite que dans le cas de Derhy, il ne peut pas être ministre, mais pourrait être Premier ministre. Cette nomination lui permettrait de siéger au cabinet de sécurité et de rester au plus près des commandes de l'Etat.
Pour que cela soit rendu possible, il faut que la Knesset vote une motion de censure constructive qui fera tomber le gouvernement actuel et le remplacera par un nouveau gouvernement dirigé par Netanyahou avec Derhy comme Premier ministre alternatif.
La coalition étudie aussi le remplacement de Ohana à la tête de la Knesset par Derhy, poste qu'il peut légalement occuper.
L'autre possibilité serait que Derhy redevienne un simple député. Il peut aussi décider de quitter la Knesset.
Une autre hypothèse avancée est celle de la nomination de l'épouse et du fils de Derhy à la place de ce dernier. Yaffa Derhy deviendrait ministre de la Santé et Yanky Derhy, ministre de l'Intérieur. C'est un tweet de ce dernier qui a laissé penser à ce scénario: ''Aucun étranger ne s'assoiera à sa place'', a écrit Yanky Derhy.
Cette solution serait très bien accueillie auprès des partisans de Shass qui sont nombreux sur les réseaux sociaux à avoir affirmé la soutenir: ''Ils n'ont pas voulu d'un Derhy, ils en auront deux'', ''Ce serait la meilleure réponse'', peut-on lire ce soir.