Vie politique

Herzog:  »Nous sommes en proie à un profond désaccord qui déchire notre nation »

4 minutes
15 janvier 2023

ParIsraJ

Herzog:  »Nous sommes en proie à un profond désaccord qui déchire notre nation »
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Le Président Itshak Herzog agit, en coulisses, ces derniers jours en tant que médiateur entre la majorité et l'opposition ainsi qu'avec les représentants de la justice au sujet de la réforme du système judiciaire.

D'après les informations publiées par Israël Hayom, Herzog agit activement pour obtenir un nouveau projet qui conviendrait à toutes les parties et entrainerait un rééquilibre des pouvoirs. Aucun détail n'a été communiqué sur la forme ou sur le fond de ce projet.

Le ministre de la Justice, Yariv Levin, s'est dit disposé à discuter de modifications dans la proposition qu'il a présentée. C'est d'ailleurs, ce qu'il avait déjà dit, le soir où il a tenu une conférence de presse pour lancer sa réforme. On retrouve cette même volonté d'écoute chez le président de la commission des Lois de la Knesset, Simha Rotman.

 

En revanche, si la présidente de la Cour suprême, Esther Hayot, semble d'accord pour dialoguer, rien ne montre qu'elle sera d'accord de revoir ou d'assouplir ses positions.

 

Hier soir (samedi), 1500 manifestants étaient réunis devant la résidence du Président à Jérusalem pour lui demander de s'impliquer contre la réforme et de refuser de signer les lois y correspondant. Cette dernière requête pourra difficilement être accordée par Herzog dont la prérogative de signature des lois n'est assortie d'aucun pouvoir législatif.



En revanche, il a clairement décidé de prendre une part active aux débats autour de la réforme de Yariv Levin.

Ce matin (dimanche), il a tenu à préciser sa pensée:
''Nous sommes en proie à un profond désaccord qui déchire notre nation. Ce conflit m'inquiète profondément, comme il inquiète beaucoup à travers Israël et la diaspora.

Les fondements de la démocratie israélienne, y compris le système judiciaire, sont sacrés et nous devons les sauvegarder précieusement.

Je respecte tous ceux qui débattent, protestent et manifestent et j'apprécie l'engagement du public dans cet important débat. Je respecte les critiques à mon égard, mais je me concentre maintenant sur deux rôles essentiels que je crois porter en tant que Président : éviter une crise constitutionnelle historique et arrêter la division continue au sein de notre nation.

Le Bureau du Président est peut-être le seul endroit aujourd'hui qui jouit de la confiance de toutes les parties et qui est capable d'accueillir des discussions sur le sujet d'une manière acceptée par tous, à huis clos et en public.

Au cours de la semaine écoulée, j'ai travaillé sans relâche avec les parties concernées, dans le but de créer une discussion et un dialogue larges, attentifs et respectueux, qui, je l'espère, donneront des résultats.

J'avoue humblement que je ne suis pas certain du succès de cette entreprise. Il y a de la bonne volonté de la part des différentes parties à qui incombe la responsabilité, mais le chemin est encore long et des lacunes importantes subsistent.

Les principes de la Déclaration d'Indépendance et les contours juifs et démocratiques de notre État sont mes phares et je ne permettrai pas qu'ils soient lésés.

Nous avons un État et une société forts et diversifiés, qui ont déjà surmonté de nombreux défis.

Je m'engage à continuer à travailler de toutes mes forces et j'espère que nous pourrons également trouver le bon moyen de sortir de cette crise difficile."

 

Photo: Amos Ben-Gershom (GPO)


Parallèlement, lors du conseil des ministres ce matin, le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, a évoqué la manifestation d'hier soir Kikar Habima:

"Ces derniers jours, j'entends que l'on prétend que le public ne savait pour quoi il votait lors des dernières élections. Alors voici une citation, parmi tant d'autres, de ce que nous avons dit pendant la campagne électorale: Nous apporterons les changements nécessaires au système judiciaire, avec prudence et responsabilité. Nous allons changer le système le système, le sauver et non le détruire''. Nous l'avons dit d'innombrables fois et des millions de citoyens ont voté pour la droite. Ils connaissaient l'intention de faire passer une loi qui réformerait le système judiciaire. Plus encore, ils nous l'ont demandé".
Le Premier ministre a aussi rappelé que nombreux étaient les ministres qui, depuis plusieurs décennies avaient appelé à cette réforme. Il a cité Tommy Lapid, z'l, Yaakov Neeman, z'l, Haïm Ramon ou Daniel Friedman.

Il a souligné que lorsque ces derniers avaient insisté sur la nécessité d'une réforme, personne n'avait crié à ''la fin de la démocratie''.

Netanyahou a appelé au dialogue et au travail commun pour mettre au point la meilleure réforme possible qui améliorera l'équilibre des pouvoirs et rétablira la confiance du public dans les institutions judiciaires.

Il a condamné les propos appelant à la guerre civile et parlant de fin de l'Etat. ''Lorsque nous étions dans l'opposition, nous n'appelions pas à la guerre civile et ne parlions pas de destruction de l'Etat, même lorsque le gouvernement prenait des décisions auxquelles nous nous opposions avec véhémence. J'attends que les chefs de l'opposition aujourd'hui fassent de même''.