Vie politique

80000 personnes manifestent à Tel Aviv contre le gouvernement

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14 janvier 2023

ParIsraJ

80000 personnes manifestent à Tel Aviv contre le gouvernement
Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Malgré une pluie battante, ce sont 80000 personnes (chiffres de la police) qui étaient présentes ce soir (samedi), Kikar Habima, à Tel Aviv, pour manifester contre le gouvernement et sa réforme du système judiciaire en particulier.

Des centaines de manifestants ont essayé de bloquer la circulation sur le périphérique Ayalon, mais en ont été empêchés par la police. A l'instar de ce qu'il s'était passé la semaine dernière, quelques drapeaux palestiniens ont été aperçux dans la manifestation. Contrairement à la volonté du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s'était clairement exprimé sur ce sujet, pendant la semaine, ces drapeaux n'ont pas été confisqués.

Photo by Gili Yaari /Flash90


Ils étaient 2000 à Haïfa et 1500 à Jérusalem. La manifestation à Jérusalem s'est déroulée non pas devant le domicile du Premier ministre mais devant celui du Président de l'Etat. Les manifestants ont exigé de lui qu'il prenne position clairement contre l'action du gouvernement et qu'il ne signe pas les lois que ce dernier voudra faire passer. La signature du Président sur les lois promulguées est purement technique puisqu'elle est automatique et que le Président n'a aucun pouvoir législatif. Mais les manifestants ont voulu envoyer un message très clair à Herzog qu'ils ne jugent pas assez impliqué.

A Tel Aviv, le public a hué le nom du Président Herzog lorsqu'il a été cité dans un des discours.

 Photo by Tomer Neuberg/Flash90 


Parmi les personnes qui ont pris la parole lors de la manifestation se trouvait Tsipi Livni, ancienne membre du Likoud puis de Kadima d'Ariel Sharon avant de poursuivre sa carrière politique à gauche. Elle a aussi été ministre de la Justice et est devenue aujourd'hui, avec Moshé Yaalon - lui aussi ancien membre du Likoud - la chef de file des manifestations contre le gouvernement. ''Le gouvernement a déclaré la guerre aux institutions démocratiques, pour gouverner sans freins'', a-t-elle déclaré devant la foule. ''Il ne s'agit pas d'un désaccord, ni d'une critique légitime mais d'une volonté de contrôle politique. Et non, les élections ne donnent pas le pouvoir de détruire la démocratie. Le poison qui a été déversé, les mensonges, la division au sein du peuple, la stigmatisation en tant qu'ennemi de tout ceux qui pensent différemment. Tout est fait pour que nous nous décomposions de l'intérieur et que nous nous affaiblissions avant la grande attaque, l'effondrement de la muraille qui défend la démocratie sur tous les fronts. Nous vous arrêterons. La démocratie en Israël, notre liberté et nos droits ne sont pas une marchandise politique''.

Photo by Tomer Neuberg/Flash90 


Benny Gantz, Merav Mihaeli et Mansour Abbas étaient présents. Yaïr Lapid avait annoncé sa venue quelques jours plus tôt, mais il a décidé de l'annuler après que les organisateurs de la manifestation lui ont signifié qu'il ne prendrait pas la parole. Plusieurs députés de Yesh Atid ont néanmoins participé.

En revanche, les députés d'Israël Beitenou et ceux du parti de Guidon Saar étaient absents.

 

L'ancien Premier ministre Ehoud Barak, a lui aussi manifesté. Dans une interview donnée à la chaine N12, il a déclaré que la rebellion civile était nécessaire: ''Ce n'est pas un droit, c'est le devoir de chaque citoyen de venir se battre pour l'avenir du pays, l'égalité et la liberté. La rebellion civile est très importante, cela signifie bloquer les routes, la rebellion civile est un devoir quand les positions du gouvernement deviennent dangereuses''.

Les membres de la coalition restent sereins en regardant ces images. Ils rappellent que si 80000 personnes se sont déplacées ce soir pour manifester, il y en eu 2.5 millions qui ont été aux urnes le 1er novembre dernier et qui ont voté pour les réformes que le gouvernement est déterminé à faire passer.